La littératie financière : prendre ses finances en main!
Les finances personnelles, c'est comme un jeu de société : il faut comprendre les règles de base (pas toujours simples, avouons-le) pour progresser... et gagner. Question de vous motiver, quatre jeunes particulièrement inspirants et dégourdis expliquent dans leurs mots l'importance d'aiguiser tôt ses compétences en la matière.
« Pour intéresser les gens aux chiffres, il faut trouver leur source de motivation. » - Jonathan Cossette, formateur
« Si, d’entrée de jeu, je parle de budget, je perds la moitié de mon auditoire, parce que c’est trop abstrait », explique Jonathan Cossette. Il est passé maître dans la vulgarisation des finances personnelles, alors qu’il anime depuis 6 ans des ateliers Mes finances, mes choix.
« Pour intéresser les jeunes aux chiffres, il faut trouver leur source de motivation. “Veux-tu acheter un nouveau vélo de montagne?” “Veux-tu partir en voyage?” Lorsqu’un rêve est rattaché aux finances, épargner devient tout à coup beaucoup plus concret. » L’achat d’un cellulaire, le budget pour l’épicerie, la signature d’un bail et l’obtention d’une carte de crédit figurent au haut de la liste des préoccupations financières des jeunes. « Plus on est informé sur la manière de gérer son argent, plus on prend des décisions efficaces, d’où l’importance de s’intéresser à la littératie financière », conclut Jonathan Cossette.
Le Carrefour jeunesse emploi du comté de Nicolet-Yamaska et de la MRC de Bécancour, où travaille ce dernier, est l’une des 103 organisations communautaires et scolaires qui enseignent le programme Mes finances, mes choix en partenariat avec la Fédération des caisses Desjardins.
« Il n’est jamais trop tôt pour apprendre à gérer efficacement son argent. » - Camille Laflamme, 16 ans
« Je n’aime pas trop les mathématiques, et je ne suis pas naturellement attirée par les chiffres », explique Camille, qui suit la formation Mes finances, mes choix dans le cadre de son cours Monde contemporain et finances en cinquième secondaire. « Mais les sujets abordés dans les ateliers sont concrets, pratiques et en relation avec la vie de tous les jours. Par exemple, j’ai appris à faire mon budget, dans le but d’économiser pour le voyage humanitaire que je désire éventuellement faire au Guatemala. Parallèlement à mes études, je travaille comme préposée à la location d’équipement à la Ville de Gatineau et, une fois mes dépenses payées, je mets de l’argent de côté pour ce projet qui me tient beaucoup à cœur. Auparavant, je pensais que la littératie financière, ce n’était que pour les adultes. Mais j’ai compris qu’il n’est jamais trop tôt pour apprendre à gérer efficacement son argent. »
« Je ne me prive pas, je suis juste plus consciente d’où va mon argent. » - Sabrina Joanisse, 25 ans
Infirmière de profession, Sabrina Joanisse affirme que mieux comprendre les notions de finances personnelles a changé sa vie. Cet apprentissage lui a donné la confiance nécessaire pour se lancer en affaires : « J’ai le projet d’ouvrir une clinique de soins infirmiers. » Rien de moins!
Mais, avant de se lancer, elle a décidé de suivre les ateliers Mes finances, mes choix, question d’accroître ses compétences sur ses finances. « Jusqu’à tout récemment, je payais mes factures au fur et à mesure, sans aucune planification. Certains mois, après avoir réglé mes paiements de cellulaire, auto, hypothèque, etc., il ne me restait que 3 dollars dans mon compte. En effectuant l’analyse de mes finances avec la formatrice, j’ai réalisé que je dépensais inutilement, surtout en restaurants. Je suis allée me chercher des outils pour remédier à la situation : aujourd’hui, je fonctionne avec un calendrier sur lequel j’indique mes paiements, dépenses, économies et même un petit coussin pour les imprévus. Je ne me prive pas, je suis juste plus consciente d’où va mon argent. Et j’ai même établi un budget… restaurant! », conclut fièrement l’infirmière et future entrepreneure.
« Une habitude dont je suis fière. » - Marianne Arteau, étudiante au secondaire
Élève à la polyvalente de Charlesbourg au Programme d’études internationales, Marianne Arteau a participé à un projet éducatif du Lab finance.
Ce que Marianne a appris en étant trésorière du Lab finance de son école lui servira toute la vie. « Ce que je mets souvent en pratique, c’est la notion de modes de paiement. Je sais maintenant comment et quand utiliser une carte de débit, Paypal, un chèque ou de l’argent comptant. » Cet apprentissage l’a suivie jusqu’en Espagne, où elle se trouve présentement pour un échange étudiant. D’ailleurs, plus Marianne vieillit, plus elle est consciente de la valeur de l’argent. « Lorsque j’ai de l’argent comptant, je dépose environ la moitié dans mon compte : une habitude dont le suis fière », conclut celle qui désire devenir actuaire.
Le Lab finance, c’est quoi?
Il s’agit d’une association mise sur pied dans une école secondaire en partenariat avec une caisse, et dont le fonctionnement s’inspire d’une coopérative.
Il est dirigé par un conseil d’administration élu par les élèves-membres. Les administrateurs désignent ensuite parmi eux des officiers qui remplissent des tâches liées au marketing, aux finances et aux opérations du Lab.
Par exemple, les élèves peuvent effectuer les transactions à l’aide d’un terminal de paiement pour une activité de financement (bal de finissants, voyage, etc.).
Saviez-vous que…
Mes finances, mes choix (pour les 16-30 ans) et Lab finance (pour les 12-17 ans) sont des programmes d’éducation financière offerts en partenariat avec la Fédération des caisses Desjardins. À lui seul, le programme Mes finances, mes choix a formé plus de 273 000 participants depuis son lancement en 2013.
Et vous, quelles notions de finances personnelles avez-vous apprises dernièrement? Faites-nous part de vos apprentissages dans les commentaires ci-dessous.