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Nouvelles économiques Québec et Ontario

Le marché du travail perd de la vigueur au Québec et en Ontario

4 août 2023
Hélène Bégin
Économiste principale

Faits Saillants

  • Le Québec comptait 8 500 emplois de moins en juillet, soit une baisse équivalente à celle de juin. Il s’agit de la quatrième diminution en l’espace de six mois.
  • Le taux de chômage a légèrement augmenté, passant de 4,4 % en juin à 4,5 % le mois dernier. Le niveau s’éloigne davantage du creux historique de 3,9 % atteint en janvier 2023.
  • En Ontario, le niveau d’emploi a fléchi de 2 000 postes en juillet à la suite du gain impressionnant de 55 800 en juin. Le taux de chômage a diminué de 5,7 % à 5,6 % depuis un mois.
  • La variation sur un an du salaire horaire moyen continue de ralentir au Québec. Celle-ci atteint 2,8 % en juillet, soit la plus faible hausse depuis janvier 2022.
  • En Ontario, le salaire horaire moyen a connu une nouvelle accélération puisque l’augmentation annuelle est passée de 3,7 % en juin à 5,7 % en juillet.

Commentaires

La détérioration du marché du travail était anticipée au Québec. L’économie affiche déjà plusieurs signes de faiblesse et la création d’emplois évolue en dents de scie depuis quelques mois. La remontée du taux de chômage qui se poursuit est également conforme à nos prévisions. Le marché du travail québécois semble avoir changé de cap avant celui de plusieurs provinces au Canada, notamment l’Ontario. De plus, les hausses de salaires décélèrent rapidement et le taux de postes vacants continue de fléchir après avoir atteint un sommet au tournant de 2022.

Le léger recul de l’emploi est loin d’être inquiétant en Ontario. Des gains importants ont été enregistrés depuis le début de 2023 et la baisse de juillet ne signale pas nécessairement un revirement de tendance. La plupart des autres indicateurs économiques continuent d’afficher de la vigueur et le premier trimestre a été particulièrement solide. La croissance trimestrielle annualisée du PIB réel a atteint 4,0 % au premier trimestre en Ontario, comparativement à 1,7 % au Québec. L’économie semble avoir plus de carburant, notamment en raison de la forte croissance de la population et du rebond post pandémique de la production d’automobiles. Le fait que les augmentations salariales repartent à la hausse indique que la pression demeure forte sur le marché du travail.

Implications

Le bilan du marché du travail de juillet constitue un signe de faiblesse additionnel pour l’économie du Québec. En Ontario, une accalmie après la création d’emplois spectaculaire du mois précédent ne suffit pas pour signaler un changement de tendance. La détérioration du marché du travail n’est pas encore amorcée et pourrait prendre quelques mois avant de se manifester.