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Point de vue économique

En route vers un brillant avenir : Comment les défis d’abordabilité influencent les choix de vie des jeunes

24 mai 2023
Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège, Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne, Marc Desormeaux, économiste principal et Kari Norman, spécialiste de la production de documents économiques

Cette étude est la deuxième d’une série d’analyses sur les occasions et les défis économiques qui se présentent devant la jeunesse canadienne. Notre première analyse portait sur le chemin parcouru par les jeunes au moment où ils quittent le nid familial pour poursuivre leurs études et entamer leur carrière. La présente étude explore les difficultés rencontrées par les jeunes adultes lorsqu’ils cherchent à s’enraciner dans leur communauté. Une troisième étude portera sur les circonstances qui définiront la jeune génération dans les décennies à venir.

  • Alors que bon nombre de Canadiens et de Canadiennes sont préoccupés par leurs perspectives financières, le stress est encore plus marqué chez les jeunes. L’incertitude économique élevée et la possibilité d’une récession à l’horizon rendent ces préoccupations particulièrement importantes à l’heure actuelle.
  • La sécurité financière des jeunes est plus précaire que celle de leurs aînés. Les emplois qu’occupent les jeunes résistent généralement moins bien aux variations du cycle économique que ceux des travailleurs plus âgés, ce qui signifie que les récessions affectent plus directement leur revenu. Les jeunes ont aussi tendance à avoir épargné moins, comme ils sont sur le marché du travail depuis peu. Ils ont généralement des niveaux d’endettement non hypothécaire nettement plus élevés, que ce soit en raison de leurs études ou de leurs dépenses de consommation.
  • Les logements sont beaucoup moins abordables pour les jeunes d’aujourd’hui que pour ceux et celles des générations précédentes. Les jeunes Canadiens et Canadiennes sont moins susceptibles d’être propriétaires, car l’érosion prolongée de l’abordabilité au Canada s’est accélérée pendant la pandémie et ne s’est pas encore résorbée. Malheureusement, le fait d’être locataire durant une longue période entraîne des répercussions négatives considérables sur l’épargne à long terme et l’accumulation de richesse. De plus, le montant du prêt hypothécaire des jeunes qui possèdent une maison est généralement plus élevé que celui de leurs voisins plus âgés, surtout par rapport à leur revenu, ce qui les rend plus vulnérables à la hausse des taux d’intérêt. Les gouvernements doivent donc prendre des mesures concrètes pour augmenter l’offre de logements.
  • Ensemble, ces éléments s’ajoutent aux défis auxquels font face les jeunes au Canada, ce qui a des conséquences indirectes sur la planification familiale et sur d’autres décisions importantes de leur vie. Même s’ils font tout ce qu’il faut pour partir du bon pied, les jeunes adultes du pays sont plus que jamais susceptibles de vivre avec leurs parents. Ils mettent aussi plus de temps à former une relation à long terme, de sorte qu’il est également plus probable qu’ils vivent seuls qu’auparavant. Sans surprise, les femmes ont maintenant leur premier enfant de plus en plus tard, et leur famille est moins grande que ce qu’elles auraient souhaité. L’implantation de l’accès universel à des services de garde subventionnés a largement contribué à rendre plus réalisable le rêve de fonder une famille à un coût raisonnable, et à permettre aux jeunes d’avoir le nombre d’enfants qu’ils désirent. Cependant, il faut en faire plus pour aider les parents, notamment en leur offrant des modes de travail plus flexibles.
  • Certains avancent, à tort, que les jeunes sont responsables de leurs propres soucis financiers. En moyenne, les jeunes Canadiens et Canadiennes ont de bonnes connaissances financières comparativement aux générations précédentes et aux jeunes d’autres pays. Ils sont également plus susceptibles de poursuivre des études postsecondaires, augmentant ainsi la probabilité qu’ils jouissent d’un revenu plus élevé. La vie est de moins en moins abordable pour les jeunes au Canada, particulièrement en ce qui concerne le logement. Mais on peut en faire plus pour améliorer l’éducation financière dès l’enfance en intégrant celle-ci dans les programmes de mathématiques à tous les niveaux. Sensibiliser les jeunes et leur fournir de l’information après leurs études favoriseraient également l’apprentissage tout au long de leur vie.
  • Comme l’a expliqué l’équipe des Études économiques de Desjardins dans diverses analyses, et plus particulièrement dans une étude de l’économiste en chef Jimmy Jean, la solution à l’effritement à long terme de l’abordabilité des logements au Canada consiste à accroître l’offre. Cependant, les jeunes du Canada ont besoin de plus que de simples annonces de politiques et de voeux pieux. Il leur faut des actions urgentes. Malheureusement, même si tous les paliers de gouvernement ont reconnu que la pénurie de logements au Canada peut désormais être considérée comme une crise, bien peu de gestes concrets ont été faits. Il s’agit de l’un des enjeux les plus cruciaux de notre époque, et les gouvernements de tous les paliers doivent y accorder une importance majeure afin que les jeunes puissent atteindre le même niveau de sécurité financière que ceux et celles qui les ont précédés.

Lire la publication Indicateurs économiques de la semaine du 18 au 22 juillet 2022

Consultez l'étude complète en format PDF.