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Implications sociales

Redonnons à nos jeunes le droit de rêver

10 février 2022

Guy Cormier
Président et chef de la direction du Mouvement Desjardins
Parrain d’Academos

Il y aura un après-pandémie, mais la crise aura laissé des traces profondes. Nous devrons rebâtir les ponts entre nous, redresser le système de santé, combler des lacunes dans notre économie et nous attaquer sérieusement aux enjeux environnementaux. Avec tout le travail qui nous attend, comment allons-nous faire les bons choix? Je me pose cette question depuis des mois. Parce que nous sommes collectivement appelés à faire mieux, et parce que nous en sommes capables. J’en suis arrivé à la conclusion que le meilleur guide pour nos choix à venir, ce sont nos enfants.

Il faut agir avec la volonté affichée de redonner aux jeunes la possibilité de rêver. Il faut faire du bénéfice jeunesse le critère étalon des décisions de nos entreprises, de nos institutions et de nos gouvernements.

Le choix sensé

Il y a plusieurs raisons pour agir de cette façon. D’abord, il faut reconnaître que nos jeunes, nos ados, nos cégépiens et nos cégépiennes, nos universitaires et nos jeunes travailleurs et travailleuses ont été durement touchés par la crise. Deux ans de restrictions avec peu d’école en personne, peu de sport, peu d’amis, à un âge où l'on déploie ses ailes, où l'on se découvre, c’est un prix cher payé. Il y a des signes de mal-être chez les jeunes. Un récent sondage de la firme SOM mené en collaboration avec Desjardins et Academos indique que 60 % d’entre eux sont anxieux ou très anxieux face à leur choix de carrière et que leur motivation scolaire se situe à 6,7 sur 10. Sans oublier les nombreux cris du cœur lancés par des centaines d'organismes qui aident nos jeunes quotidiennement.

Le besoin immédiat est limpide : aider nos jeunes à se relever, à reprendre une vie sociale et sportive. Il faut qu’ils aient de l’aide, entre autres à l’école. Il faut qu’ils trouvent des mains tendues, comme celles des mentors en entreprises. Il faut mieux les accompagner dans leur développement.

Assumer notre responsabilité collective

Au-delà de ce rétablissement à court terme, nous devons reconnaître l’importance des enjeux auxquels la génération montante fait face. Prenons trois exemples.

  • Selon l’inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre[1], celles-ci ont diminué de 2,7 % entre 1990 et 2019 dans la province. On vise une réduction de 37,5 % en 2030 et la carboneutralité en 2050.
  • Notre société vieillit. Les jeunes seront moins nombreux pour financer avec leurs impôts les services de santé requis par leurs aînés. Il y a une grave iniquité générationnelle dans le modèle actuel.
  • Sur le plan financier, nous avons vu dans les deux dernières années le prix des maisons s’envoler. L’accès à la propriété était déjà un problème. Alors, comment nos jeunes pourront-ils s’offrir une maison et se donner une sécurité financière?

Au Mouvement Desjardins, assumer notre responsabilité envers la jeunesse se traduit notamment par un appui à des milliers de jeunes et à plus de 3000 initiatives qui améliorent leur quotidien. Au total, notre engagement envers la jeunesse a atteint 80 M$ en 2021.

Au moment où nous espérons toutes et tous une sortie de cette crise d’ampleur historique, nous devons nous donner comme mission de rebâtir en mieux. Le meilleur repère que nous pouvons nous donner, c’est que chaque décision importante soit passée au tamis du bénéfice pour notre jeunesse.

Ce principe nous amènera à prendre les décisions nécessaires sur le plan environnemental, économique et social. Nous devons, avec courage et conviction, faire des choix responsables en matière de consommation, de fiscalité, d’habitudes de vie et d’investissements. Des choix qui vont exiger davantage de chacune et chacun de nous.

Nous avons la responsabilité d’offrir à nos jeunes les conditions gagnantes pour qu’ils s’épanouissent et réalisent leurs rêves. Ne l’oublions pas! Collectivement, nous n’investirons jamais assez dans leur futur. La moindre des choses, c’est de leur léguer une société dont ils seront fiers.


[1]Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2019 et leur évolution depuis 1990 (gouv.qc.ca) Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre..