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Implications sociales

Recycler les ordinateurs pour combler le fossé numérique

15 mars 2022

Dans notre monde hyperconnecté, les étudiants qui n’ont pas d’ordinateur chez eux vont avoir de la difficulté à suivre leurs condisciples. Les jeunes ont besoin d’appareils électroniques s’ils veulent parfaire leurs habiletés numériques, que ce soit pour faire des recherches, apprendre la programmation ou communiquer avec leurs camarades de classe. Toutefois, la pandémie est venue creuser le fossé entre ceux qui ont accès à de tels appareils et ceux qui en sont privés. Le confinement a forcé les écoles à adopter l’enseignement à distance, mais des dizaines de milliers de familles qui ne possédaient pas suffisamment d’appareils ont dû faire des pieds et des mains pour permettre à leurs enfants d’assister à leurs cours.

Pendant ce temps, des entreprises de partout au Canada se demandaient quoi faire avec tout cet équipement qui accumulait de la poussière dans leurs bureaux maintenant désertés.

C’est alors que la campagne « Engagement du PDG » a vu le jour. Cette initiative a pour but de persuader les chefs d’entreprise de donner leurs appareils usagés aux écoles et aux personnes défavorisées du pays. Soutenu par Ordinateurs pour l’excellence Canada (CFSC-OPEC), un organisme sans but lucratif financé par le gouvernement fédéral, le programme Ordinateurs pour les écoles et Plus (OPE+) embauche également des jeunes stagiaires rémunérés pour remettre les ordinateurs à neuf avant de les redistribuer. 

Desjardins s’est ainsi engagé à donner 3 000 ordinateurs Lien externe au site. S'ouvre dans une nouvelle fenêtre. portables à des OSBL ontariens et québécois en 2022.  

« Redonner aux autres fait partie de notre culture, affirme Johanne Duhaime, première vice-présidente, Technologies de l’information du Mouvement Desjardins. Nous avons ici l’occasion de faire d’une pierre, deux coups en redonnant à la collectivité et en aidant des jeunes à préparer leur avenir. »

Le programme OPE+ distribue entre 70 000 et 100 000 appareils électroniques chaque année. Depuis sa création, il y a 27 ans, il a permis la remise à neuf de 1,8 million d’appareils, dont des ordinateurs portables et de bureau, des téléphones intelligents, des tablettes et des imprimantes, réduisant considérablement au passage les déchets électroniques. Les données sont effacées à l’aide de protocoles de sécurité de pointe, puis ces appareils sont remis à des écoles, à des familles à faible revenu, à des bibliothèques, à des OSBL, à des réfugiés et à des élèves des communautés autochtones.

La pandémie a toutefois généré énormément de demande, indique Julie Brouard, gestionnaire, communications, ressources humaines et partenariats chez CFSC-OPEC.

« Les gens ont commencé à travailler de chez eux et les enfants ont aussi dû assister à leur cours de la maison, mentionne-t-elle. De nombreuses familles n’avaient pas deux appareils, ni même un seul pour leurs enfants. »

Cette situation a été exacerbée par un ralentissement des dons en raison de retards dans le renouvellement des appareils, du télétravail et de problèmes d’approvisionnement à l’échelle mondiale.

« Avec la majorité des gens travaillant de la maison, il n’y avait personne dans les bureaux pour nous laisser savoir s’il y avait des ordinateurs en surplus à donner », souligne Marie DeLuca, gestionnaire principale, Ventes et Marketing chez Renewed Computer Technology of Ontario (RCT), l’organisme qui distribue les appareils dans la province. « Avec l’Engagement du PDG, nous avons pu répondre à la demande. Sans cette initiative, je ne sais pas ce que nous aurions fait cette année. » 

Plus d’appareils donnés veut aussi dire plus de jeunes stagiaires pour les remettre à neuf, leur permettant d’acquérir au passage de précieuses compétences. « Les stages sont beaucoup plus qu’une simple formation, explique Maryse Lavoie, directrice générale d’Ordinateurs pour les écoles du Québec (OPEQ), l’organisme chargé de la remise à neuf et de la redistribution des appareils au Québec.  

Je me souviens d’un jeune homme qui, les larmes aux yeux, m’a dit qu’il avait confiance en lui pour la première fois de sa vie », ajoute-t-elle en précisant que le jeune en question venait de se voir confier la responsabilité de former les recrues.

Elle a aussi parlé d’un jeune qui s’est senti valorisé parce qu’il pouvait désormais monter et réparer les ordinateurs de ses amis, et d’une jeune personne autiste qui a appris à devenir plus autonome et à gérer ses finances pendant son stage.

En fournissant des appareils à des personnes et à des organismes dans le besoin et en donnant une deuxième vie aux ordinateurs portables du Mouvement, le programme est un bel exemple d’économie circulaire et d’amélioration de la durabilité, un des objectifs de Desjardins. Johanne Duhaime, s’enthousiasme aussi devant le potentiel du programme de stages à éveiller l’intérêt des jeunes envers les TI.

« La technologie, c’est l’avenir, soutient-elle. La pandémie nous a vraiment montré l’importance des TI dans les succès des organisations. »

Elle a invité tous les PDG à prendre part à l’engagement pour aider les enfants à acquérir les compétences numériques qui seront si importantes pour leur avenir.  

« Je crois que les organisations ont des responsabilités envers les collectivités, qu’elles doivent redonner à celles-ci », conclut-elle.