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Développement international

Pas de sécurité alimentaire sans autonomie économique

3 mars 2023

L’autonomie économique est une condition indispensable pour assurer la sécurité alimentaire à travers le monde. Elle suppose un accès durable à des services financiers adaptés aux besoins de chacun et chacune, une solide éducation financière ainsi que la possibilité de contrôler soi-même ses finances.

L'autonomie économique est étroitement associée à la sécurité alimentaire car elle mène à une augmentation de la production agroalimentaire et de la consommation moyenne d'énergie alimentaire, de même qu'à une réduction de la sous-alimentation.

 

Quel est le lien entre l’inclusion financière et la sécurité alimentaire?

Pour les populations défavorisées, un accès durable à des services financiers adaptés à leurs besoins permet :

  • d’augmenter leur production et leur consommation alimentaires;
  • de se protéger des risques et des événements imprévus;
  • de créer de nouveaux moyens de subsistance en milieu rural, des entreprises et des emplois, y compris pour les jeunes;
  • d’adopter des pratiques et des technologies pour les aider à s'adapter au changement climatique, à protéger l'environnement et à utiliser les ressources de manière durable;
  • d’assurer leur avenir.

 

Le rôle de l’éducation et l’accompagnement

En parallèle, l’éducation financière et les services d’accompagnement offerts aux agriculteurs et agricultrices ainsi qu’aux entrepreneurs et entrepreneures appuient:

  • le développement de compétences techniques et entrepreneuriales;
  • l'accès aux intrants et aux marchés locaux, régionaux, internationaux;
  • le renforcement économique de tous les maillons des chaînes de valeur.

 

Accompagner les agriculteurs et agricultrices pour améliorer la disponibilité de la nourriture

En Afrique subsaharienne, l’accès difficile aux intrants et au financement constitue un frein important à la production agricole. La solution que nous avons proposée : la mise en place d’un outil de crédit adapté aux producteurs et productrices.

Au Burkina Faso, nous avons travaillé avec plusieurs partenaires locaux pour concevoir et offrir un produit de crédit pour que les producteurs et productrices agricoles accèdent plus facilement à des intrants, outils et techniques de production écologiques et innovants et accroissent leur rendement et la sécurité alimentaire de leur communauté.

« Auparavant, notre production de niébé ne donnait un rendement que d’un sac ou d’un sac et demi », explique Hamidou Sawadogo, producteur agricole. « Depuis l’arrivée des équipes du projet, qui nous ont montré comment optimiser nos techniques de production, notre rendement tourne maintenant autour de 3 à 4 sacs, voire 5 », poursuit-il.

Au Bénin, l’introduction d’un produit de crédit similaire auprès de producteurs et productrices de soja leur a permis d’améliorer significativement leur production. « L’augmentation des rendements est directement liée aux bons intrants, utilisés au bon moment et de la bonne façon grâce à la formation. Les rendements minimaux sont passés de 500 kg/ha à 1 500 kg/ha, avec un record de 2 800 kg/ha. C’est presque irréel! », témoigne M. Kinnou de la coopérative de la commune de Nikki. 

 

Appuyer les jeunes producteurs et productrices pour assurer des revenus adéquats

En Colombie, pour améliorer la sécurité alimentaire des femmes et des jeunes en milieu rural, nous soutenons leur inclusion financière et le renforcement de leurs capacités. Nous donnons aux femmes et aux jeunes ruraux l’occasion de bâtir leur historique de crédit, d’acquérir une éducation financière solide et de gagner en confiance.

Agricapital, une institution financière rurale que nous appuyons dans le cadre de ce projet, offre aux jeunes et aux femmes ruraux de l’accompagnement technique et de la formation, en plus du crédit agricole. Cet appui fait la différence pour les producteurs et productrices. « Je remercie le café de nous avoir tout donné : les études, la nourriture, etc. La culture du café nous permet de gagner notre vie. Pour pouvoir se développer, il faut un meilleur muscle financier. Aujourd'hui, il est très difficile d'obtenir un prêt quand vous êtes jeune et que vous n'avez pas d'antécédents de crédit », témoigne Jose Daniel Alvarez Vasquez, producteur de café.

Dora Amaya est productrice de café et de bananes dans la municipalité d'Andes, en Colombie. Grâce à notre projet Profem, cette formidable entrepreneure rurale a pu obtenir auprès d'Agricapital un prêt pour se procurer des intrants de meilleure qualité et améliorer la qualité de son café et de ses bananes. Elle a également investi une partie de l'argent dans l'achat d'une maison, où elle vit maintenant avec ses 4 enfants et 4 petits-enfants.

 

Offrir du crédit aux entrepreneures pour augmenter leur autonomie économique et alimentaire

Fournir une gamme de produits et services financiers diversifiés à la clientèle rurale du Vietnam, c’est l’objectif de notre projet STEP. Par une action concentrée à 95 % dans les zones rurales, le projet améliore la sécurité alimentaire de tout le pays.

Dans le district rural de Phú Lôc, Chi Hoa, Chi Hanh et Chi Son vendent leurs produits au marché. Pour financer leurs activités génératrices de revenus, elles ont chacune un prêt en cours qu'elles remboursent quotidiennement. En faisant affaire avec le People’s Credit Fund (PCF) de Phú Lôc, la coopérative financière locale, elles évitent d'emprunter à des taux d'intérêt élevés auprès de prêteurs au noir.

« Chaque semaine, nous économisons collectivement une somme d'argent pour un fonds d'urgence. Les revenus que nous générons chaque jour nous aident à payer les dépenses quotidiennes de base de la famille, comme la nourriture. Pour nous, ce revenu représente une autonomie importante. En plus de réduire le stress financier, nous avons désormais un budget pour nous, sans avoir à dépendre de notre mari ou de nos enfants. », expliquent-elles.