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Diversité et inclusion

Karl Subban : créateur d’étincelles chez les jeunes depuis 30 ans

18 février 2022

Maria et Karl Subban, fiers parents devant la bannière de P.K. Subban, au Bridgestone Arena à Nashville au Tennessee

« En quoi es-tu bon ou bonne? » Pour Karl Subban, il faut absolument poser cette question aux enfants qui découvrent leur talent et qui commencent à réaliser leur potentiel.

M. Subban est un père, un entraîneur, un éducateur, un auteur et un conférencier motivateur. Bien que chacun de ces rôles semble appartenir à un chapitre différent dans la vie d’une personne, il les voit plutôt comme autant de branches d’un même arbre, celui de son parcours.

Trouver sa communauté

Il est arrivé au Canada dans les années 1970, à 11 ans. Son père, un mécanicien de moteurs diesel, avait un emploi qui l’attendait à la mine Falconbridge, à Sudbury. Il se souvient que le Bouclier canadien n’avait rien à voir avec la Jamaïque, que les enfants de sa rue ne lui ressemblaient pas du tout et que certains de ses voisins parlaient français, ce à quoi les Subban ne s’attendaient pas. Mais il se souvient aussi très bien du soutien qu’il a reçu de ses parents, et du soutien qu’ils ont à leur tour reçu de leur milieu.

Karl Subban a trouvé sa propre communauté grâce au hockey de rue, et ses parents ont trouvé la leur auprès d’autres familles noires de la ville et de familles de ses collègues de la mine. « Chaque collectivité a un centre communautaire. Notre maison en était un. » Ces premières relations ont facilité l’adaptation de la famille à cet environnement totalement nouveau.

Apprendre par le sport

Le sport a joué un rôle important dans sa vie, l’aidant à se faire des amis sur la rue Peter et à répondre rapidement à la question qu’il pose maintenant aux enfants. « Le sport a forgé mon identité et m’a aidé à atteindre mon potentiel, tout comme l’éducation. » Il attribue à cette prise de conscience son désir de repousser ses propres limites. Avec le recul, il constate que le sport était bien plus qu’une simple compétition. Il lui a appris la persévérance, la gratification différée et la façon de gagner et de perdre. Ces leçons l’ont suivi toute sa vie.

M. Subban était un excellent joueur de basketball, ce qui lui a permis d’obtenir une bourse de l’Université Lakehead à Thunder Bay. Pendant son séjour là-bas, il a été entraîneur de basketball pour les jeunes. C’est là qu’il a découvert à quel point il aimait travailler avec eux. Il a compris qu’il devait faire ressortir le meilleur de chacun et de chacune, peu importe leur niveau de talent. « Nous ne sommes pas bons dans tout tout de suite, mais avec le temps, nous pouvons être bons dans au moins une chose. »

Devenir un leader

Karl Subban a étudié en éducation. Après avoir obtenu son diplôme, il s’est rendu à Toronto, où il a été entraîneur pour l’équipe de basketball du collège George Brown. Après avoir enseigné à temps partiel, il a obtenu un emploi à temps plein au conseil scolaire de la ville de York. Après 5 ans, il a été nommé directeur adjoint, avant de devenir directeur quelques années plus tard, poste qu’il a occupé dans plusieurs écoles pendant plus de 20 ans.

Karl Subban et son fils Malcom

Lorsqu’il compare son travail d’enseignant et à celui de directeur, le niveau de leadership est pour lui une distinction très importante. « Il y a plusieurs leaders, mais le directeur est le principal d’entre eux. » Les enseignants influencent 25 enfants dans leur salle de classe, mais c’est le directeur qui donne le ton et qui instaure une culture pour toute l'école. Malgré son rôle et son expérience d’entraîneur, il ne s’est pas toujours vu comme un leader. Il révèle que c’est une compétence qu’il a développée sur les plans personnel et professionnel. C’était son travail d’aider les jeunes à croire en leur potentiel et à le réaliser. Apprendre et grandir dans ce métier lui a permis de jouer un rôle encore plus grand dans la vie des élèves, ce dont il était particulièrement fier. « C’est bien d’avoir une théorie, mais vous devez pouvoir la mettre en pratique. »

M. Subban est un fervent partisan de la notion de potentiel. C’est pourquoi il a passé plus de 30 ans à entraîner et à encadrer des jeunes. Pour lui, le potentiel d’un jeune ne peut se réaliser que lorsqu’il qu’il croit en lui-même, qu’il a un objectif clair et qu’il est déterminé à l’atteindre. « J’encourage les éducateurs et les parents à voir les jeunes à travers le prisme de ce que j’appelle leur potentiel. » D’après son expérience, les enfants ont besoin de sentir qu’on s'intéresse à eux.

Personnaliser le développement des jeunes

Lorsqu’est venu le temps d’élever et d’encourager ses propres enfants en tant que jeunes athlètes, Karl Subban dit qu’il a adopté avec eux la même approche que ses parents avec lui : les encourager, les aimer, les soutenir et se sacrifier, mais, la plupart du temps, simplement ne pas être dans leurs pattes. La recette semble fonctionner à merveille, puisque l’une de ses filles, qui excelle en arts visuels, et l’autre, qui a joué au basketball au niveau universitaire, font toutes deux carrière en éducation, tandis que ses trois garçons ont atteint la LNH.

Pour aider les enfants à trouver leur talent et à exploiter leur potentiel, il affirme que nous devons nous efforcer de créer des espaces inclusifs où les enfants peuvent s’épanouir. Ce n’est pas tout le monde qui apprend de la même façon, alors personnaliser l’enseignement peut favoriser l’engagement. Et les secteurs de l’éducation et des affaires peuvent en faire plus en travaillant ensemble : les coopératives peuvent ouvrir de nouvelles possibilités de carrière, le bénévolat peut faire découvrir des expériences sociales complètement différentes et l’apprentissage peut permettre d’acquérir des compétences utiles. « Je pense que nous le voyons maintenant, que ce soit par l’entremise du gouvernement ou de l’industrie, qui interviennent pour donner une chance aux jeunes. Sans cela, certains d’entre eux n’auraient jamais l’occasion de réussir dans la vie. »

M. Subban sait que le Canada d’aujourd’hui est loin de manquer de potentiel. Cependant, nous devons faire preuve de détermination dans l’embauche de personnel, la promotion de l’équité, de la diversité et de l’inclusion et la création d’un environnement diversifié où tout le monde est accueilli avec bienveillance. « Tout le monde veut une meilleure collectivité. »

Karl Subban était l’un des six panélistes de l’événement Notre jeunesse, notre avenir :Faisons le premier pas ensemble, un dialogue parrainé par Desjardins dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs.