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Développement international

L'éducation financière sans frontières : 5 facteurs clés de succès

26 novembre 2020

Le 15 octobre dernier, DID était l'hôte d'un webinaire international ayant pour thème « L'éducation financière sans frontières ». Un thème d'autant plus pertinent que la pandémie mondiale que nous connaissons présentement affecte durement la situation financière de plusieurs familles partout dans le monde. Quelque 700 participants de plus de 30 pays ont assisté aux présentations d'acteurs de haut niveau du Canada, du Burkina Faso et d'Haïti.

À l'échelle mondiale, on estime que seul le tiers de la population serait en mesure de comprendre les concepts de base associés à la finance, et ce taux diminue rapidement dans les pays en développement. Cette observation, conjuguée aux défis économiques provoqués par la crise de la COVID, met clairement en évidence l'importance de l'éducation financière pour aider les personnes à acquérir des comportements financiers avisés.

Mais par où les institutions financières doivent-elles commencer pour arriver à avoir un impact bénéfique sur leurs membres et clients? Voici quelques facteurs clés de succès, inspirés de l'expérience de DID et des échanges qui ont eu lieu lors du webinaire d'octobre dernier.

Guider plutôt que transmettre

Il est préférable d'encourager les personnes à réfléchir à leurs habitudes financières plutôt que de leur dicter quelles habitudes adopter. Elles peuvent ainsi décider elles-mêmes des changements à apporter. Cela peut avoir l'air simple, mais c'est une approche exigeante qui demande beaucoup de flexibilité et de créativité de la part des formateurs.

Considérer les besoins de formation dans leur globalité

L'éducation financière est liée à de très nombreux aspects de nos vies. Ceux-ci incluent la confiance en soi, la répartition des responsabilités dans un ménage, la maîtrise du numérique, la gestion des risques. Tous ces aspects méritent d'être pris en compte si l'on veut avoir un impact réel et durable. Le choix des thèmes abordés lors des formations devrait donc découler de l'analyse du contexte et des besoins de chacun.

Mettre les apprentissages informels à profit

Plusieurs connaissances et comportements sont transmis dans l'informel : l'apprentissage se fait alors par observation ou mimétisme. Une bonne stratégie d'éducation financière devrait tenir compte de ces apprentissages et recourir à des formateurs qui sont proches des apprenants, de manière à pouvoir décoder l'informel. Elle devrait aussi varier les activités pédagogiques pour s'adapter aux différentes façons d'apprendre (vidéos, sketches, jeux de rôles, programmes radio, mentorat, etc.) et mettre à profit, lorsque c'est possible, l'utilisation de technologies de proximité telles Whatsapp ou Facebook.

Commencer tôt et travailler en partenariat

Une personne qui a bénéficié d'éducation à l'épargne avant l'âge adulte a davantage de chances de prendre des décisions financières réfléchies. Pour préparer les prochaines générations à prendre de bonnes décisions financières, les gouvernements et les établissements scolaires ont un rôle essentiel à jouer. Les institutions financières devraient donc travailler en partenariat avec ces acteurs.

Être flexible dans l'évaluation des résultats

Notre expérience suggère d'éviter de cibler un résultat spécifique à atteindre, mais de garder plutôt en tête que l'objectif est de développer chez les bénéficiaires leur capacité à prendre des décisions financières éclairées. Évidemment, une décision financière éclairée peut être différente d'une personne à l'autre et il faut donc éviter de mesurer l'atteinte de résultats en éducation financière par l'observation d'un seul comportement. Par exemple, l'acquisition d'un produit financier peut être une bonne décision pour un client alors que, pour un autre, la bonne décision serait de reporter son projet d'emprunt.