- Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : encore une croissance correcte de l’emploi
Faits saillants
- L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 139 000 embauches nettes en mai, après des gains de 147 000 en avril (révisé de 177 000) et de 120 000 en mars (révisé de 185 000).
- Le salaire horaire moyen s’est accéléré avec un gain mensuel de 0,4 % en mai, après une croissance de 0,2 % en avril. Sa variation annuelle est passée de 3,8 % à 3,9 %.
- Le taux de chômage est resté à 4,2 % en mai.
Commentaires
Malgré toute l’incertitude engendrée par la politique commerciale de l’administration Trump et le va-et-vient des tarifs, notamment entre les États‑Unis et la Chine, le marché du travail américain demeure relativement stable. Les 139 000 embauches nettes de mai se situent légèrement au-dessus des attentes du consensus, qui s‘établissait à 126 000 selon Bloomberg.
La principale ombre au tableau est l’ampleur des révisions des résultats précédents. Par rapport à ce qui a été publié au début du mois de mai, il faut retrancher un total de 95 000 travailleurs aux gains préalablement annoncés d’avril et de mars. En dehors de la révision annuelle, c’est le changement négatif le plus important depuis octobre 2024.
Pour le mois de mai, on note que seulement 50,0 % des 250 secteurs répertoriés ont enregistré une hausse du nombre de travailleurs. En dehors de juillet 2024 (qui était affecté par des ouragans) et des tout premiers mois de la pandémie, il faut reculer à juillet 2016 pour trouver une proportion plus basse. On remarque pour mai la baisse de 7 300 travailleurs dans la fabrication de machinerie, un recul de 11 000 chez les entrepreneurs spécialisés liés au marché de l’habitation, la baisse de 6 500 chez les détaillants et la chute de 20 200 au sein des services d’aide temporaires. Grâce aux localités, l’emploi dans le secteur public a continué d’augmenter, malgré de nouvelles pertes au sein de la fonction publique fédérale (‑22 000).
On peut maintenant se demander si, en général, les entreprises continueront d’embaucher au même rythme au cours des prochains mois. On peut en douter. Les demandes hebdomadaires d’assurance-chômage ont augmenté en seconde moitié de mai. Une poursuite de cette progression en juin suggérerait des embauches nettes moins élevées. La confiance des consommateurs quant à la facilité de trouver un emploi est aussi relativement basse. Cette situation est évidemment sujette à la réaction des entreprises face à l’incertitude ambiante.
Implications
Le marché du travail américain tient bon. Bien que les risques sur la conjoncture soient élevés, il n’y a rien pour le moment qui devrait inciter la Réserve fédérale à se presser pour diminuer les taux directeurs avant la fin de l’été, et ce, malgré les récentes pressions du président Trump.
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