Choisir vos paramètres

Choisir votre langue
Nouvelles économiques

Québec : rebond limité du PIB au troisième trimestre

19 décembre 2025
Sonny Scarfone
Économiste principal

Faits saillants

  • Après une révision à la baisse du PIB réel au deuxième trimestre (-2,9 % en rythme annualisé), l’économie québécoise a enregistré un rebond limité de 1,0 % au troisième trimestre (tableau 1). À titre comparatif, l’ensemble du Canada a connu une décroissance de 1,8 %, suivie d’une reprise plus vigoureuse de 2,6 %.
  • Les chiffres publiés aujourd’hui sont conformes aux indicateurs partiels observés au cours du trimestre. La demande intérieure a perdu de la vigueur après une performance supérieure aux attentes au deuxième trimestre. Du côté des dépenses publiques, les efforts de consolidation, particulièrement à l’échelle provinciale, se reflètent dans les résultats.
  • Parmi les facteurs ayant contribué à la croissance, on note les investissements des entreprises dans les ouvrages non résidentiels ainsi que ceux des administrations publiques. Ces derniers se sont particulièrement intensifiés dans les machines et le matériel, avec des hausses marquées de 57,4 % puis 23,0 % au cours des deux derniers trimestres.
  • Du côté du commerce extérieur, les exportations ont manqué de dynamisme, freinées par une nouvelle baisse des ventes à l’international (-2,8 %, après -27,5 % au trimestre précédent). Cette faiblesse a été partiellement compensée par une progression des exportations interprovinciales (+4,2 %, après +5,5 %). Quant aux importations, leur recul s’explique entièrement par la diminution des achats internationaux (-8,8 %), particulièrement pour les biens (-10,4 %).

Commentaires

Il est désormais plus évident que le choc économique lié à la guerre commerciale déclenchée par les États‑Unis pèse davantage sur le Québec que sur la moyenne canadienne. Nos estimations indiquent que le tarif effectif moyen appliqué aux exportations québécoises (5,7 % en septembre dernier) en sol américain dépasse largement celui imposé à l’ensemble des exportations canadiennes (3,9 %). Cette disparité s’explique par la concentration des tarifs dans des secteurs où le Québec est particulièrement présent.

 

Si le marché du travail dans sa globalité continue de faire preuve de résilience, les exportations demeurent sous pression. Les données partielles indiquaient déjà que plusieurs de nos marchandises phares, notamment l’aluminium, peinaient à regagner du terrain au troisième trimestre.

 

Alors que la consommation des ménages et des administrations publiques recule, les soutiens à l’activité se font rares. L’augmentation des exportations (et importations) interprovinciales constitue un appui bienvenu, tout comme les investissements privés en ouvrages non résidentiels et ceux des administrations publiques. Toutefois, la croissance restera modeste au cours des prochains trimestres, d’autant plus que la dynamique démographique Lien externe au site. freinera les gains potentiels sur l’ensemble de l’horizon prévisionnel.

Implications

La révision de l’Accord Canada–États‑Unis–Mexique (ACEUM) restera une importante source d’incertitude en début d’année et pourrait contribuer à limiter le rythme de la reprise, surtout dans des provinces comme le Québec, qui sont plus exposées aux tarifs en vigueur. Cette vulnérabilité, déjà mise en évidence par la faiblesse des exportations, accentue le risque d’un redémarrage plus lent. Dans ce contexte, notre scénario Lien externe au site. d’une croissance modeste de 1,1 % en 2026 demeure prudent.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.