- Sonny Scarfone
Économiste principal
Québec : rebond limité du PIB au troisième trimestre
Faits saillants
- Après une révision à la baisse du PIB réel au deuxième trimestre (-2,9 % en rythme annualisé), l’économie québécoise a enregistré un rebond limité de 1,0 % au troisième trimestre (tableau 1). À titre comparatif, l’ensemble du Canada a connu une décroissance de 1,8 %, suivie d’une reprise plus vigoureuse de 2,6 %.
- Les chiffres publiés aujourd’hui sont conformes aux indicateurs partiels observés au cours du trimestre. La demande intérieure a perdu de la vigueur après une performance supérieure aux attentes au deuxième trimestre. Du côté des dépenses publiques, les efforts de consolidation, particulièrement à l’échelle provinciale, se reflètent dans les résultats.
- Parmi les facteurs ayant contribué à la croissance, on note les investissements des entreprises dans les ouvrages non résidentiels ainsi que ceux des administrations publiques. Ces derniers se sont particulièrement intensifiés dans les machines et le matériel, avec des hausses marquées de 57,4 % puis 23,0 % au cours des deux derniers trimestres.
- Du côté du commerce extérieur, les exportations ont manqué de dynamisme, freinées par une nouvelle baisse des ventes à l’international (-2,8 %, après -27,5 % au trimestre précédent). Cette faiblesse a été partiellement compensée par une progression des exportations interprovinciales (+4,2 %, après +5,5 %). Quant aux importations, leur recul s’explique entièrement par la diminution des achats internationaux (-8,8 %), particulièrement pour les biens (-10,4 %).
Commentaires
Il est désormais plus évident que le choc économique lié à la guerre commerciale déclenchée par les États‑Unis pèse davantage sur le Québec que sur la moyenne canadienne. Nos estimations indiquent que le tarif effectif moyen appliqué aux exportations québécoises (5,7 % en septembre dernier) en sol américain dépasse largement celui imposé à l’ensemble des exportations canadiennes (3,9 %). Cette disparité s’explique par la concentration des tarifs dans des secteurs où le Québec est particulièrement présent.
Si le marché du travail dans sa globalité continue de faire preuve de résilience, les exportations demeurent sous pression. Les données partielles indiquaient déjà que plusieurs de nos marchandises phares, notamment l’aluminium, peinaient à regagner du terrain au troisième trimestre.
Alors que la consommation des ménages et des administrations publiques recule, les soutiens à l’activité se font rares. L’augmentation des exportations (et importations) interprovinciales constitue un appui bienvenu, tout comme les investissements privés en ouvrages non résidentiels et ceux des administrations publiques. Toutefois, la croissance restera modeste au cours des prochains trimestres, d’autant plus que la dynamique démographique Lien externe au site. freinera les gains potentiels sur l’ensemble de l’horizon prévisionnel.
Implications
La révision de l’Accord Canada–États‑Unis–Mexique (ACEUM) restera une importante source d’incertitude en début d’année et pourrait contribuer à limiter le rythme de la reprise, surtout dans des provinces comme le Québec, qui sont plus exposées aux tarifs en vigueur. Cette vulnérabilité, déjà mise en évidence par la faiblesse des exportations, accentue le risque d’un redémarrage plus lent. Dans ce contexte, notre scénario Lien externe au site. d’une croissance modeste de 1,1 % en 2026 demeure prudent.
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