- Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : l’inflation de base demeure stable
Faits saillants
- L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,1 % en mai, après une croissance de 0,2 % en avril. Excluant les aliments et l’énergie, l’IPC de base a aussi crû de 0,1 % en mai.
- La variation annuelle de l’IPC total a augmenté de 2,3 % à 2,4 %. L’inflation de base est demeurée à 2,8 %.
Commentaires
Malgré toutes les craintes liées aux tarifs imposés par l’administration Trump, l’inflation ne montre pas encore de symptômes clairs des effets potentiels de la politique protectionniste. Les ménages craignent les hausses de prix, les entreprises aussi, mais pour le moment, l’IPC progresse normalement. Certes, la variation annuelle de l’indice total s’est accélérée en mai, et ce, pour la première fois depuis janvier dernier, mais la hausse provient surtout d’effets de comparaison avec une faiblesse momentanée des prix en mai 2024.
Les prix de l’énergie ont enregistré en mai une baisse mensuelle, grâce notamment aux prix de l’essence. À l’inverse, les prix des aliments ont augmenté de 0,3 %, ce qui contraste avec la diminution du mois précédent.
Excluant les aliments et l’énergie, les prix des biens ont stagné en mai. C’est surtout là que l’on note l’absence d’effets provenant des tarifs. On observe même des baisses mensuelles de prix pour les véhicules automobiles neufs et d’occasion ainsi que pour les vêtements. Il y a tout de même eu des hausses mensuelles notables de prix dans certaines catégories susceptibles d’être affectées par les tarifs douaniers. C’est le cas des électroménagers (+4,3 %), des biens médicaux (+0,6 %) et des jouets (+2,2 %).
Du côté des services excluant l’énergie, la croissance a été un peu moins forte en mai qu’en avril. On observe encore des reculs de prix dans l’hôtellerie et pour les tarifs aériens, ce qui peut être un reflet d’une demande moindre provenant du tourisme.
Il reste maintenant à voir si la politique commerciale aura davantage d’effet sur l’IPC des prochains mois. La valse-hésitation dans l’imposition des tarifs, notamment entre les États‑Unis et la Chine, fait que les entreprises ne savent pas trop sur quel pied danser et si elles doivent bientôt ajuster leur prix ou attendre que la tempête passe. Comme nous disions déjà au début de la guerre commerciale, l’imposition des tarifs prendra du temps à se manifester, mais on risque tout de même de commencer à en avoir les premiers effets tangibles au cours de l’été.
Implications
Les variations mensuelles de prix demeurent relativement modestes, bien que les taux d’inflation annuelle restent encore au-dessus de la cible de 2 % de la Réserve fédérale (Fed). Il faut maintenant attendre de voir si la politique commerciale amènera davantage de pressions haussières. Les dirigeants de la Fed resteront probablement aussi en mode d’attente jusqu’à la fin de l’été.
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