- Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : l’inflation ralentit davantage que prévu
Faits saillants
- L’indice des prix à la consommation (IPC) a diminué de 0,1 % en mars, après une hausse de 0,2 % en février. Excluant les aliments et l’énergie, l’IPC de base n’a crû que de 0,1 % en mars, après un gain de 0,2 % en février.
- La variation annuelle de l’IPC total a diminué de 2,8 % à 2,4 %. L’inflation de base est passée de 3,1 % à 2,8 %.
Commentaires
L’inflation totale a atteint en mars son plus bas taux depuis février 2021. Cela fait deux mois consécutifs où les variations mensuelles et annuelles de l’IPC total sont plus modestes que les attentes des prévisionnistes. Cette fois-ci, la situation a été grandement aidée par l’énergie, notamment la chute des prix de l’essence.
Surveillés de près par les consommateurs américains, les prix des aliments se sont accélérés en mars. Cette fois, l’augmentation a été un peu plus forte du côté de l’épicerie que de la restauration. Et oui, on remarque à nouveau une hausse mensuelle (+5,9 %) du fameux prix des œufs, malgré la rhétorique de la Maison‑Blanche.
Les prix des biens excluant les aliments et l’énergie ont, pour la première fois depuis août 2024, enregistré une baisse mensuelle significative. Deux facteurs ont aidé : un recul du côté des prix des automobiles d’occasion et une forte diminution des prix des médicaments. L’évolution des prix des biens est modeste considérant qu’une deuxième salve de tarifs de 10 % a été imposée sur les importations en provenance de la Chine et que mars amenait aussi les premiers tarifs sur les biens mexicains et canadiens non conformes à l’ACEUM, en plus du retour des tarifs de 25 % sur l’acier et l’aluminium. Il sera intéressant de voir demain si davantage de pressions provenant des tarifs se sont transmises aux prix à la production.
On sent une réelle accalmie du côté des services. Les prix liés au logement ont connu en mars leur plus faible progression depuis août 2021, et ce, surtout à cause de la baisse prononcée de 4,3 % du côté de l’hôtellerie… S’agit-il d’une conséquence de la réticence des étrangers à voyager aux États‑Unis? Cela sera à surveiller, mais dans le même sens, les tarifs aériens ont diminué de 5,3 % en mars. Ces derniers ont d’ailleurs aidé les prix des services excluant l’énergie et le logement à reculer (-0,1 %) pour la première fois depuis septembre 2021.
Implications
Les pressions sur les prix se sont apaisées en mars. Mais ce n’est peut-être que partie remise. Les hausses des tarifs déjà en vigueur, et ce, même si l’on considère les allégements annoncés hier, feront que certains prix augmenteront plus rapidement. Les consommateurs en sont déjà conscients si l’on se fie au bond récent de leurs anticipations d‘inflation. Cet environnement reste difficile à gérer pour la Réserve fédérale, qui reste sur les lignes de côté jusqu’à maintenant.
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