- Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : la descente de l’inflation s’est arrêtée
Faits saillants
- L’indice américain des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,3 % en novembre, après quatre mois consécutifs de hausses de 0,2 %. Excluant les aliments et l’énergie, l’IPC de base a aussi augmenté de 0,3 % en novembre, comme au cours des trois mois précédents.
- La variation annuelle de l’IPC total a augmenté de 2,6 % en octobre à 2,7 % en novembre. L’inflation de base est demeurée à 3,3 %.
Commentaires
Bien que conforme aux attentes du consensus, l’évolution de l’IPC total en novembre n’en demeure pas moins assez décevante. C’est que l’on note surtout l’absence de nouveaux progrès dans la lutte contre l’inflation, et ce, depuis quelques mois. Alors que la variation annuelle de l’IPC total est passée de 3,4 % il y a un an à un récent creux de 2,4 % en septembre, elle est remontée à 2,7 % depuis (et elle a évité le 2,8 % de justesse, se mesurant plus précisément à 2,7494 %). L’absence de progrès du côté de l’inflation de base est aussi notable, avec un troisième mois consécutif à 3,3 %.
Un des éléments qui a changé au cours des derniers mois est qu’il n’y a plus de baisses prononcées des prix de l’énergie. Les prix à la pompe ont certes diminué à nouveau en novembre, mais les ajustements saisonniers ont renversé ce mouvement. Les prix désaisonnalisés de l’essence ont ainsi affiché une hausse de 0,6 %, la plus élevée depuis avril dernier. Les prix de l’énergie dans leur ensemble ont augmenté de 0,2 %, leur première hausse depuis le début du printemps. On note aussi une accélération du prix des aliments avec un gain mensuel de 0,4 % en novembre.
Du côté de l’IPC de base, l’absence de nouvelle diminution du prix des biens est aussi une source de déception. Le gain de 0,3 % est même le plus élevé depuis mai 2023. La croissance mensuelle de 2,0 % du prix des véhicules d’occasion, après un gain de 2,7 % en octobre, explique en grande partie la recrudescence du prix des biens de base. On observe aussi des hausses, quoique modestes, des prix des véhicules neufs, des électroménagers et des vêtements pour homme. Évidemment, la catégorie des biens excluant les aliments et l’énergie est la plus à risque si de nouveaux tarifs sont mis en place par l’administration Trump au cours des prochaines années.
Bien que résiliente, la croissance des prix des services excluant l’énergie se montre plutôt stable. Le gain mensuel de 0,3 % en novembre est semblable à celui du mois précédent et fait suite à des hausses un peu plus élevées de 0,4 % en août et en septembre. On observe même une légère décélération des prix des logements au cours du mois dernier. Cela dit, bien qu’ils aient connu une deuxième hausse consécutive de 0,3 %, les prix des services excluant le logement et l’énergie gardent une tendance assez forte. La variation annualisée sur trois mois s’est établie à 4,3 % en novembre, comme en octobre, mais elle est clairement plus élevée que celle de 0,5 % en juillet. Il faut espérer que la tendance à ce chapitre se renverse afin de s’assurer que l’inflation de base et l’inflation totale puissent davantage s’approcher de la cible de 2 %. À cet égard, la résilience des salaires n’est pas de très bon augure, bien que la productivité assez forte des entreprises américaines procure une marge de manœuvre.
Implications
Les variations de prix se montrent plus tenaces que ce que l’on observait il y a quelques mois à peine. L’absence de nouveaux progrès du côté de l’inflation, jumelée au rebond du marché du travail, y compris la résilience des salaires, pourrait faire hésiter certains membres du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale au sujet de la décision qu’ils auront à prendre la semaine prochaine. Les discussions risquent d’être vives, mais nous continuons de tabler sur une baisse de 25 points de base le 18 décembre.
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