- Francis Généreux
Économiste principal
La Réserve fédérale entame une pause
Selon la Réserve fédérale (Fed)
- La Fed a gardé ses taux directeurs inchangés. Le taux d’intérêt cible des fonds fédéraux demeure dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 %.
- Les récents indicateurs suggèrent que l'activité économique a continué de progresser à un rythme solide. Au cours des derniers mois, le taux de chômage s’est stabilisé à un taux bas et les conditions sur le marché du travail demeurent solides. L'inflation reste néanmoins élevée.
- La Fed juge que les risques entourant l’atteinte de ses objectifs d’emploi et d’inflation sont à peu près équilibrés.
- Dans la détermination de l’ampleur et du moment des ajustements additionnels aux taux directeurs, la Fed tiendra compte des prochains indicateurs, de l’évolution des perspectives et de l’équilibre des risques. Elle est fermement déterminée à soutenir le plein emploi et à ramener l’inflation à son objectif de 2 %.
Commentaires
La décision d’aujourd’hui de garder inchangés les taux directeurs, après trois baisses successives pour un total de 100 points de base, ne constitue aucunement une surprise. La totalité des 86 prévisionnistes sondés par Bloomberg tablait sur une telle éventualité.
En fait, la table était mise depuis la dernière réunion, le 18 décembre, alors que les prévisions des dirigeants de la Fed ne signalaient que deux baisses de 25 points pour l’ensemble de 2025. À cela s’est ajoutée l’évolution des indicateurs économiques au tournant de l’année, y compris la bonne tenue du marché du travail et la résilience de l’inflation en décembre. Ces facteurs ne militaient vraiment pas pour un autre mouvement de taux de la part de M. Powell et de ses collègues.
Il faut aussi dire que nos propres anticipations concernant l’économie ont peu changé depuis la mi-décembre. Les indicateurs qui seront publiés dans les prochains jours devraient afficher une assez bonne croissance du PIB réel au quatrième trimestre de 2024. L’inflation calculée selon le déflateur des dépenses de consommation devrait se montrer relativement stable. Dans ce contexte, M Powell a indiqué en conférence de presse que la Fed n’a pas besoin de se précipiter pour ajuster sa politique monétaire.
Évidemment, l’évolution prochaine de la conjoncture en 2025 repose beaucoup sur les actions de la nouvelle administration Trump. L’absence jusqu’à maintenant de décisions concrètes sur d’éventuels tarifs donne un certain répit et il est trop tôt pour voir clairement les conséquences sur l’activité et sur l’inflation des mesures concernant l’immigration, la production énergétique et le fonctionnement de l’appareil gouvernemental fédéral. Probablement que, comme nous, les dirigeants de la Fed attendent plus de clarté à ce sujet. Pour le moment, la Fed ne semble pas inquiète de la hausse de certains indicateurs d’anticipation d’inflation de court terme, qui pourrait provenir des conséquences présumées des politiques de la nouvelle administration.
D’ailleurs, concernant les pressions qui pourraient venir de la Maison-Blanche (le président Trump a indiqué vouloir que le taux d’intérêt baisse si les prix du pétrole diminuent) sur la conduite de la politique monétaire, M. Powell a indiqué que « le public doit avoir confiance que la Fed continuera à faire son travail comme elle l’a toujours fait en se concentrant sur l’utilisation de ses outils pour atteindre ses objectifs […] ».
Implications
À moins d’un changement rapide de conjoncture, la pause entamée aujourd’hui par la Fed pourrait perdurer jusqu’en juin. Évidemment, la situation demeure relativement incertaine en attente de plus de clarté du côté de la politique commerciale américaine. Pour le moment, on s’attend à trois baisses de taux de la part de la Fed entre juin et décembre 2025.
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