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Nouvelles économiques

États-Unis : 2025 débute avec une croissance plus timide de l’emploi

7 février 2025
Francis Généreux
Économiste principal

Faits saillants

  • L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 143 000 embauches nettes en janvier, après un gain de 307 000 en décembre (révisé de 256 000).
  • Le résultat de janvier était accompagné d’une révision annuelle des données. Celle-ci a amoindri (-236 000) les gains d’emplois enregistrés en 2024, qui passent de 2 232 000 à 1 996 000.
  • Le salaire horaire moyen s’est réaccéléré en janvier avec un gain mensuel de 0,5 %, le plus élevé depuis juin 2023. Sa variation annuelle demeure à 4,1 %.
  • Le taux de chômage est passé de 4,1 % en décembre à 4,0 % en janvier.

Commentaires

Les embauches ont ralenti en janvier et le résultat se situe légèrement sous les attentes du consensus. Elles sont toutefois assez proches de nos propres attentes alors qu’un certain ressac prévisible après les résultats de décembre, la météo difficile ainsi que les feux en Californie pointaient tous vers une création d’emplois plus timide. Cela dit, le gain de 143 000 est loin d‘être mauvais et ressemble à la moyenne mensuelle de 166 000 emplois observée sur l’ensemble de 2024.

 

Il faut tout de même noter que la révision des données précédentes se montre plutôt négative, mais sans être désastreuse. En fait, les révisions à la baisse sur le nombre d’emplois sont surtout survenues pour l’année précédente, soit en 2023, où la création d’emplois a été plus basse de 419 000. Au total, le niveau de l’emploi non agricole à la fin de 2024 a été diminué de 610 000 par rapport au chiffre publié en décembre.

 

Si l’on regarde les résultats de janvier plus précisément, on remarque certes une accalmie des embauches, mais pas de reculs nets majeurs. Une proportion de 55,0 % des 250 secteurs répertoriés a enregistré une croissance du nombre de travailleurs, comparativement à 57,2 % le mois précédent. Au sein du secteur manufacturier, on remarque des baisses dans le secteur automobile et dans la fabrication d’ordinateurs et de produits électroniques. Il y a aussi eu des mises à pied nettes dans les services de télécommunication, dans les services d’aide temporaires et dans la restauration. On note toutefois un autre mois d’assez bonne croissance chez les détaillants, notamment dans les magasins de marchandises générales de type entrepôt.

 

Dans un contexte où plusieurs facteurs d’incertitude auraient pu tester sa résilience, le marché du travail tient donc assez bien la route malgré les embauches plus timides de janvier. L’accélération des salaires témoigne aussi de sa robustesse. L’évolution pour le reste de 2025 demeure toutefois parsemée d’écueils. La hausse des tarifs envers la Chine, la possibilité d’une politique commerciale nettement plus protectionniste envers le Canada, le Mexique, mais aussi le reste du monde ainsi que les perturbations au sein de l’appareil gouvernemental pourraient toutes venir éprouver le marché du travail américain au cours des prochains mois et trimestres.

Implications

Avec les événements politiques des dernières semaines, le portrait de l’emploi en janvier pourrait devenir de l’histoire ancienne. Certes, l’économie américaine continue de se montrer résiliente, mais il reste à voir comment elle réagira aux politiques mises en place ou celles qui restent à être implantées par la nouvelle administration Trump. En attendant, la tenue correcte des embauches et, surtout, la croissance des salaires donnent raison à la Réserve fédérale dans son choix d’opter pour une pause de l’assouplissement monétaire entamé l’an dernier.





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