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Nouvelles économiques

États-Unis : chute de l’emploi en octobre et modeste rebond en novembre

16 décembre 2025
Francis Généreux
Économiste principal

Faits saillants

  • L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 64 000 embauches nettes en novembre, après 105 000 mises à pied (surtout au sein du gouvernement fédéral) en octobre. En septembre, le gain était de 108 000 (révisé de 119 000).
  • Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,1 % en novembre. La variation annuelle se situe à 3,5 %.
  • Le taux de chômage se situait à 4,6 % en novembre, en hausse depuis les 4,4 % de septembre (il n’y a pas de données de l’enquête auprès des ménages en octobre).
  • Les ventes au détail ont stagné en octobre (0,0 %), après une légère hausse de 0,1 % en septembre. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une croissance de 0,5 %.

Commentaires

Elles étaient attendues, ces données d’octobre et de novembre! On sait maintenant que le niveau d’emploi a, dans l’ensemble, diminué de 41 000 en octobre et en novembre. Ce n’est toutefois pas une surprise. La chute du mois d’octobre était attendue, puisqu’elle est largement causée par les effets retardés des coupes du DOGE de l’hiver dernier, mais dont les fonctionnaires fédéraux touchés étaient payés jusqu’à la fin septembre. Il y avait 162 000 travailleurs fédéraux de moins en octobre, comparativement à septembre (et 6 000 autres de moins en novembre). L’emploi privé s’en tire mieux, avec des gains de 52 000 en octobre et de 69 000 en novembre. C’est toutefois plus lent que la moyenne mensuelle de 130 000 en 2024 ou celle de 100 000 au cours des trois premiers mois de 2025. Nonobstant les aléas du gouvernement fédéral, la création d’emplois demeure donc relativement lente. On sent que la réémergence du secteur industriel américain souhaitée par le président Trump tarde à se manifester : il s’est perdu 9 000 emplois dans la fabrication en octobre et 5 000 en novembre. À moins d’un revirement spectaculaire, l’emploi dans ce secteur devrait connaître deux années successives de baisse, une première depuis la Grande Récession. Parmi les autres secteurs, on remarque, pour novembre, des baisses du nombre de travailleurs au sein des grossistes, des détaillants, du transport et de l’entreposage, de l’information, des finances, des services d’emplois temporaires ainsi que dans l’hôtellerie.

L’impasse budgétaire va marquer longtemps l’enquête auprès des ménages. Aucune donnée pour octobre ne sera publiée, l’enquête ne pouvant être menée rétroactivement. Pour novembre, on remarque évidemment la hausse du taux de chômage à son plus haut niveau depuis septembre 2021, et depuis janvier 2017 si l’on exclut la pandémie. Par rapport à septembre, on note qu’il y a tout de même 96 000 emplois de plus, ce qui est mieux que le signal procuré par l’enquête auprès des entreprises. La hausse du taux de chômage provient donc d’une augmentation plus rapide de la population active, soit 323 000 sur deux mois. Le taux de participation a d’ailleurs augmenté de 62,4 % à 62,5 %. La mesure plus élargie du taux de chômage procure une image plutôt sombre, passant de 8,0 % à 8,7 %, la plus forte hausse sur deux mois depuis décembre 2008. Il se peut toutefois que l’impasse budgétaire et ses effets collatéraux aient exacerbé cette hausse. Ce sera à voir avec les données de décembre qui seront publiées le 9 janvier prochain.

Du côté des ventes au détail, le résultat se situe entre la prévision consensuelle et nos propres attentes. Comme prévu, le secteur automobile a eu une importante contribution négative, mais les ventes excluant ce secteur ont mieux fait que prévu et nous montrent un élan positif au début du quatrième trimestre. Il faudra bien surveiller, ce jeudi, l’effet que la variation des prix à la consommation peut avoir eu sur la vigueur des ventes nominales, notamment du côté des achats en ligne, où les tarifs se montrent plus élevés après la fin de l’exemption sur les petites transactions.

 

Implications

Les variations de l’emploi en octobre et en novembre se sont montrées assez proches de nos attentes. Elles ne diffèrent pas vraiment non plus de la trame exposée par la Réserve fédérale lors de sa décision de la semaine dernière. Il faudra maintenant voir comment évoluera la situation après les soubresauts dus à l’impasse budgétaire. Les données publiées en janvier nous éclaireront davantage.






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