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Nouvelles économiques

Canada : les ventes au détail ont stagné en novembre, mais devraient rebondir en décembre

23 janvier 2025
Florence Jean-Jacobs
Économiste principale

Faits saillants

  • Les ventes au détail sont demeurées stables en novembre, un chiffre conforme au résultat provisoire de Statistique Canada (0,0 % sur un mois), mais inférieur au consensus des économistes (0,2 %). Le tableau ci-dessous résume les principales données.
  • Les ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ont connu une croissance solide pour un deuxième mois consécutif en novembre, avec une hausse de 2,0 %.
  • La valeur des ventes aux stations-service a également progressé de 0,7 %, le premier résultat positif depuis avril. Cela s’explique par la hausse des prix à la pompe, tandis que les volumes ont diminué. 
  • Les ventes de base, excluant l’essence et les véhicules automobiles, ont fléchi de 1,0 %, le plus important recul observé en six mois. Cette baisse s’explique surtout par des ventes moins élevées dans les établissements d’alimentation et de boissons, mais d’autres sous-secteurs ont également connu un recul (notamment les détaillants de marchandises diverses, de matériaux de construction et de matériel de jardinage).
  • Les ventes au détail réelles se sont contractées de 0,4 % d’un mois à l’autre, mettant fin à quatre mois consécutifs de progression.
  • La plupart des provinces ont connu une baisse de leurs ventes au détail en novembre, sauf l’Ontario, la Colombie-Britannique et Terre-Neuve-et-Labrador. 
  • Le résultat provisoire de Statistique Canada pour décembre pointe vers une hausse vigoureuse de 1,6 %. Étant donné l’accroissement de 0,3 % des prix des biens en décembre (sur une base désaisonnalisée), les volumes semblent avoir contribué de façon importante à cette performance.
  • Si le résultat provisoire de décembre s’avère exact, les ventes au détail auront bondi de 7,1 % sur une base annualisée au T4, après avoir progressé de 4,3 % au T3 et reculé de -1,7 % et de -1,9 % au T2 et au T1, respectivement. Cela correspondrait à une croissance annuelle des ventes au détail d’environ 1,1 % en 2024 par rapport à 2023. 

Implications

Les données publiées aujourd’hui montrent que les ménages canadiens ont retenu les cordons de leur bourse en novembre, attendant décembre pour les délier en vue des Fêtes. C’était prévisible, étant donné le congé de TPS/TVH introduit par le gouvernement fédéral à partir du milieu du mois.

La vigueur soutenue des ventes d’automobiles a permis de compenser les baisses enregistrées ailleurs en novembre. Les réductions de taux directeurs de la Banque du Canada (BdC) et l’incitatif à acheter un véhicule électrique avant la fin prévue des rabais sur ces véhicules ont probablement contribué à ce résultat. Reste à voir si un tel élan pourra durer.

Après la publication des données d’aujourd’hui, nous prévoyons une croissance annualisée du PIB réel d’un peu plus de 2,5 % au quatrième trimestre, ce qui est supérieur à la prévision de 2,0 % évoquée par la BdC dans son Rapport sur la politique monétaire d’octobre. Nous nous attendons à ce que la BdC abaisse son taux directeur de 25 points de base la semaine prochaine, mais elle pourrait faire une pause en mars.

Pour la suite, le dernier sondage Lien externe au site. de la BdC laisse entrevoir une amélioration de la confiance des consommateurs, induite par les baisses de taux de l’an dernier et celles qui sont attendues cette année. L’intention du gouvernement de l’Ontario d’envoyer 200 $ à chaque adulte et enfant admissible en début d’année pourrait stimuler les dépenses au premier trimestre. Nous estimons toutefois que les coûts élevés du logement continueront de peser sur les décisions de consommation des ménages canadiens. Le ralentissement de la croissance démographique devrait également freiner les ventes au détail nominales au cours de l’année 2025. Des coûts plus élevés pour les biens importés dans le contexte d’une éventuelle guerre commerciale avec les États-Unis pourraient aussi nuire à la consommation cette année. 

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.