- Florence Jean-Jacobs
Économiste principale
Ventes au détail au Canada : mai en recul, juin prometteur
Faits saillants
- Comme prévu, les ventes au détail ont reculé de 1,1 % en mai (m/m), conformément à l’estimation préliminaire de Statistique Canada et un dixième de pourcentage en deçà des attentes du consensus.
- En mai, les ventes ont diminué ou stagné dans 9 provinces sur 10, principalement en raison d’une baisse des achats de véhicules automobiles (-3,6 %). Hors secteur automobile, les ventes au détail ont reculé de 0,2 %. Le tableau ci-dessous résume les principales données.
- Les Canadiens ont également réduit leurs achats dans les stations-service, les ventes ayant diminué tant en valeur nominale qu’en volume. Il s’agit du troisième recul mensuel consécutif des ventes nominales d’essence.
- Les ventes de base – qui excluent les véhicules automobiles et l’essence – sont demeurées inchangées en mai. La baisse des recettes chez les détaillants d’alimentation et de boissons a été compensée par une hausse dans toutes les autres catégories de base, menée par les matériaux de construction et les articles de jardinage.
- Globalement, les ventes au détail réelles ont diminué de 1,4 % en mai (m/m), alors que les prix étaient en légère hausse (graphique 1).
- La véritable surprise provient toutefois de l’estimation préliminaire de juin, qui indique un rebond de 1,6 %. Si cette estimation se confirme, les ventes au détail auraient progressé de 1,7 % en rythme annualisé au deuxième trimestre. Et avec une hausse mensuelle de 0,2 % des prix des biens désaisonnalisés, cette reprise est loin d’être seulement une histoire de prix. Les volumes d’achats auraient rebondi, annulant essentiellement le recul de mai.
Implications
L’évolution des ventes au détail de mai repose essentiellement sur un seul sous-secteur. Le ralentissement des ventes de véhicules automobiles était attendu et explique en grande partie le recul observé. Cela dit, cette catégorie – qui représente en moyenne 27 % des ventes annuelles – évolue en dents de scie depuis quelques mois, influencée par des facteurs comme les changements aux rabais sur les véhicules électriques et les achats anticipés des consommateurs face à d’éventuelles hausses tarifaires (graphique 2). Toutefois, à un moment où moins de 15 % des ménages estime qu’il est opportun de faire de gros achats comme une maison ou une voiture (selon les données du Conference Board) et où les volumes désaisonnalisés de ventes de véhicules de Ward’s Automotive ont diminué, l’estimation préliminaire de 1,6 % pour juin étonne.
À la lumière de la publication d’aujourd’hui, les premiers indicateurs suggèrent que la croissance du PIB réel au troisième trimestre devrait s’améliorer après un deuxième trimestre probablement stable ou légèrement négatif. Cela renforce notre opinion selon laquelle la Banque du Canada fera preuve de prudence et maintiendra son taux directeur inchangé lors de sa réunion de la semaine prochaine.
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