- LJ Valencia, économiste
Canada : baisse démographique record au troisième trimestre de 2025
Faits saillants
- La population canadienne a reculé de façon marquée au troisième trimestre de 2025, diminuant de 76 000 personnes pour s’établir à 41,6 millions.
- Il s’agit de la première contraction démographique jamais enregistrée depuis 1946, à l’exception d’un très léger recul observé pendant la pandémie (quatrième trimestre de 2020). Le tableau 1 ci−dessous résume les principaux indicateurs.
Implications
La population canadienne a diminué au troisième trimestre de 2025, prolongeant le ralentissement amorcé vers la fin de 2024. Cette baisse s’explique principalement par une chute marquée du nombre de résidents non permanents (RNP), qui a reculé de 176 000 par rapport au deuxième trimestre – la plus forte diminution trimestrielle depuis au moins 1971. La réduction substantielle du nombre de titulaires de permis d’études (-143 000) a été le principal facteur de ce déclin des RNP. En conséquence, la proportion de RNP dans la population canadienne est passée de 7,3 % au deuxième trimestre à 6,8 % au troisième trimestre, rapprochant davantage le pays de la cible fédérale de 5 % d’ici la fin de 2027. Le ralentissement récent du nombre de RNP laisse croire que les nouvelles cibles du gouvernement fédéral pour les résidents temporaires commencent à produire leurs effets. Parallèlement, les niveaux d’immigration sont demeurés stables, le Canada ayant accueilli 103 000 immigrants au troisième trimestre de 2025, un volume comparable à celui des trimestres précédents.
Le recul des RNP a été généralisé, toutes les provinces et tous les territoires ayant enregistré une baisse par rapport au trimestre précédent, à l’exception du Nunavut. Seule l’Alberta affiche encore une légère hausse annuelle de sa population attribuable aux RNP (graphique 1). À l’inverse, les niveaux d’immigration sont restés stables. Par ailleurs, l’Ontario – la province la plus populeuse du pays – a connu son plus faible exode interprovincial net vers d’autres provinces et territoires depuis 2020.
Si les tendances récentes se maintiennent, la diminution des RNP devrait contribuer à hausser le PIB réel par habitant (graphique 2). Toutefois, la faiblesse de la croissance démographique risque aussi de freiner l’économie dans son ensemble. Ce facteur s’ajoute aux vents contraires déjà présents – incertitude entourant la politique commerciale, cycle de renouvellements hypothécaires – qui devraient peser sur la croissance à court terme et sur les décisions de la banque centrale. Cela dit, comme le souligne notre analyse Lien externe au site., la modération du nombre de RNP atténue la demande locative et contribue à réduire les pressions inflationnistes, bien que l’effet varie selon les régions.
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