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Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : avril n’était pas le pire mois pour le PIB réel
Faits saillants
- Le PIB réel a affiché une solide progression de 0,3 % en avril après avoir stagné en mars. Ces données correspondent au consensus des prévisionnistes et au résultat provisoire de Statistique Canada (0,3 %). Les secteurs des biens et des services ont connu de bons résultats, avec une augmentation de 0,3 % dans les deux cas. Au total, 15 des 20 sous-secteurs ont enregistré des gains. Voir le tableau 1 pour plus de détails.
Implications
Il y a plusieurs signes encourageants dans les résultats du PIB réel d’avril. Non seulement la progression globale a-t-elle été bonne, mais elle a aussi été relativement généralisée. Cela dit, pour les secteurs tant des biens que des services, les chiffres de croissance ont été fortement concentrés dans quelques industries. Par exemple, les avancées dans les secteurs des biens sont en grande partie attribuables à un mouvement hors norme dans l’extraction minière, de pétrole et de gaz. Du côté des services, le commerce de gros a sonné la charge, grâce aux véhicules et aux pièces automobiles destinés aux fabricants et aux détaillants. Cela dit, ces deux secteurs rebondissent par rapport à des faiblesses subies le mois précédent. Il est donc peu probable que ce soit durable.
Le résultat provisoire de Statistique Canada pour le PIB réel par industrie de mai indique un gain de seulement 0,1 % (graphique 1). En supposant que ces chiffres soient corrects et qu’il n’y ait pas de croissance en juin, le PIB réel par industrie progressera de 1,8 % en rythme annualisé au deuxième trimestre de 2024. Dans le même ordre d’idées, on prévoit une hausse trimestrielle annualisée de 1,6 % du PIB réel selon les dépenses. Cela est semblable au 1,5 % figurant dans le Rapport sur la politique monétaire (RMP) d’avril 2024 de la Banque du Canada (BdC).
Cependant, les chiffres sur la croissance du PIB réel sont moins reluisants dans un contexte de poussée démographique (graphique 2). Par habitant, le PIB réel est en décroissance depuis près de deux ans. Cela laisse présager que la capacité excédentaire de l’économie a continué d’augmenter au deuxième trimestre. En effet, la croissance de la population a été largement supérieure à l’embauche au cours de la dernière année, ce qui a fait augmenter graduellement le taux de chômage. Toutefois, si le gouvernement fédéral va de l’avant avec son plan de limiter le nombre de travailleurs temporaires, cet effet d’entraînement sur la croissance s’estompera considérablement.
Pour la BdC, les données sont une fois de plus conformes à sa projection figurant dans le RPM d’avril. Mesurée par l’IPC, l’inflation en mai, publiée plus tôt cette semaine, a pris les marchés par surprise avec une variation annuelle de 2,9 %. Jumelée à l’inflation d’avril, elle permet d’établir une prévision de la croissance des prix au deuxième trimestre à peu près conforme (bien qu’un peu inférieure) aux dernières prévisions de la BdC. Nous sommes toujours d’avis que la banque centrale abaissera de nouveau le taux d’intérêt directeur en juillet, mais les données sur l’IPC de cette semaine rendent cette prévision un peu moins certaine. Nous surveillerons de près les données à venir sur le marché du travail et l’inflation pour avoir une meilleure idée du déroulement des prochaines baisses de taux.
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