- Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne
Canada : le PIB réel fait bonne figure au T3, mais le résultat est trompeur
Le PIB réel a augmenté à un taux trimestriel annualisé de 2,9 % au T3 2022, ce qui représente environ le double des attentes de la Banque du Canada (BdC) et du consensus de 1,5 %. La consommation des ménages s’est contractée au T3 (-1,0 %), une première baisse depuis le T2 2021. Comme prévu, l’investissement résidentiel s’est fortement contracté, reculant de 15,4 % en raison du déclin des activités de revente et de rénovation. Dans l’ensemble, la demande intérieure a diminué de 0,6 % au T3 2022, la première contraction depuis le T2 2021. La progression du résultat global est donc principalement attribuable aux échanges commerciaux. Cela a affecté les bénéfices des sociétés (surplus d’exploitation nets), qui ont chuté de 30,7 %. En revanche, la rémunération des employés a augmenté de 5,0 % au T3. Parallèlement, le taux d’épargne est passé de 5,1 % à 5,7 %. La croissance du PIB réel au T3 a peut-être dépassé les prévisions de la BdC et le consensus, mais le diable est dans les détails. Nous devons maintenant tourner notre regard vers le dernier trimestre de l’année. Pour l’instant, notre prévision de 1,2 % pour le T4 demeure supérieure à la dernière prévision de 0,5 % de la BdC. Cependant, certaines données restent à prendre en compte, et les nouvelles hausses de taux seront douloureuses. Même à travers ce brouillard, nous continuons de voir le Canada se diriger vers une récession en 2023.
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