- Kari Norman
Économiste
Canada : la reprise des mises en chantier en février, signe d’un dégel printanier hâtif?
Faits saillants
- Les mises en chantier au Canada ont rebondi en février pour atteindre 253 k (variation trimestrielle à rythme annualisé), la montée en flèche des logements collectifs sonnant la charge. Le tableau ci-dessous résume les principales données.
- Nos prévisions suggèrent une croissance annualisée du PIB réel de l’ordre de 1 % à 1,5 % au premier trimestre de 2024. C’est plus que la hausse de 0,5 % anticipée par la Banque du Canada (BdC) dans sa publication de janvier.
Implications
Malgré la forte influence du contexte de taux d’intérêt élevés, le marché immobilier canadien demeure à la hausse (graphique). Les variations importantes d’une région à l’autre mettent en évidence la nature du logement, les conditions locales dictant la dynamique du marché. Le rythme de construction s’est accéléré en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique alors qu’il a légèrement diminué au Québec.
La construction de logements collectifs, souvent volatile, a continué d’occuper une place prépondérante dans les mises en chantier, en hausse de près de 15 % depuis le début de l’année par rapport à la même période l’an dernier. En contrepartie, pendant cette même période, le nombre de mises en chantier de résidences unifamiliales a baissé de près de 9 %. Cela pourrait refléter un virage vers des solutions d’habitation plus viables sur le plan économique dans un contexte où les prix des logements demeurent élevés et où les taux d’intérêt le sont aussi. De plus, cette tendance s’inscrit dans une planification urbaine visant une utilisation durable et efficace des terres. La saison de la construction du printemps bénéficiera sans aucun doute des températures anormalement chaudes observées au début de 2024.
Historiquement, les nouvelles constructions suivent généralement de près les achats de propriétés. Ce ne fut toutefois pas le cas en 2022-2023, mais la force des ventes de propriétés Lien externe au site. a reflété une hausse des mises en chantier récemment. Les données sur les ventes de propriétés de la semaine prochaine montreront si cette tendance s’est maintenue en février.
Le ralentissement de l’inflation Lien externe au site. a incité la BdC à commencer à adoucir le ton Lien externe au site.. Même avec le rebond des mises en chantier en février, nous demeurons d’avis qu’elle commencera à annoncer des baisses graduelles des taux d’intérêt à compter de juin. Néanmoins, nous n’anticipons pas une recrudescence des activités de construction en 2024, malgré un certain allègement des coûts d’emprunt amené par une politique monétaire moins restrictive. Le secteur de la construction continue de subir les contrecoups de la pénurie de main-d’œuvre, du faible sentiment des constructeurs et de la hausse du coût des matériaux de construction. En effet, nous prévoyons Lien externe au site. que les mises en chantier ne reviendront pas à leur niveau de 2023 avant plusieurs années.
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