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Nouvelles économiques

Canada : la construction résidentielle d'avril a dépassé les attentes

15 mai 2025
Kari Norman
Économiste

Faits saillants

  • Le rythme des mises en chantier a grimpé en flèche au Canada pour atteindre 278 600 en avril. Le tableau 1 résume les principaux résultats.
  • Sur le marché de la revente, les ventes de maisons sont demeurées stables au Canada à -0,1 % en avril. Le prix de vente moyen est resté à peu près le même qu'en mars, tandis que le prix de référence a légèrement baissé. Les deux restent bien en deçà de leurs sommets. Le tableau 2 résume les principaux résultats.
  • Nous prévoyons une croissance du PIB réel au premier trimestre légèrement inférieure à l'estimation de 1,8 % de la Banque du Canada dans son dernier Rapport sur la politique monétaire.


Implications

Les 278 600 mises en chantier d'avril, corrigées des variations saisonnières, ont augmenté de 30 % par rapport au mois précédent et ont dépassé le consensus des prévisionnistes économiques (235 000 unités) (graphique 1). Cependant, nous restons convaincus que cette forte augmentation est due aux fluctuations naturelles des mises en chantier de logements collectifs et de leurs dates de déclaration, plutôt qu'à un retournement de tendance dans le secteur. Les quatre premiers mois de l'année ont été inférieurs de 3 % par rapport à la même période l'année précédente. 


Le secteur des logements collectifs est à l'origine de la majeure partie de la croissance des mises en chantier en avril, tandis que la construction de maisons individuelles n’a que légèrement augmenté par rapport à mars. À l'échelle provinciale, la construction a connu de fortes hausses en Ontario et en Colombie-Britannique, bien que le cumul annuel de ces deux provinces soit inférieur à celui de la même période l'an dernier. Au Québec, les mises en chantier ont légèrement augmenté en avril et, depuis le début de l'année, les chiffres sont élevés à Montréal et dans l'ensemble de la province.

Le nombre d'unités complétées et non absorbées tend à augmenter dans le secteur des logements collectifs (graphique 2). Cela pourrait exercer une pression à la baisse sur la construction résidentielle neuve jusqu'à ce qu'une partie de ce stock soit retirée des livres des promoteurs.


Sur le marché de la revente, le mois d'avril a marqué le cinquième mois consécutif de baisse des ventes de logements, qui sont restées dans la partie inférieure des normes saisonnières. Nous pensons que beaucoup de ceux qui attendaient l'année dernière que les taux hypothécaires commencent à baisser hésitent maintenant en raison de l'incertitude économique découlant de la  guerre commerciale.

Les nouvelles inscriptions ont diminué de 1,0 % par rapport à mars, tandis que les stocks ont augmenté pour atteindre 5,1 mois. L'ensemble de ces éléments se traduit par une faible pression sur les prix. Le prix de référence est retombé à son niveau le plus bas depuis mai 2021.

Les différences régionales sont restées importantes. Contrairement à la moyenne nationale, les ventes de maisons ont progressé à Québec en avril, les ventes et les prix ayant tous deux augmenté considérablement depuis le début de l'année par rapport à la même période il y a un an (10 % et 18 % respectivement). Malgré une augmentation marginale des ventes, Toronto demeure dans le territoire favorable aux acheteurs, et ce, de la façon la plus marquée depuis 1991 (graphique 3). Vancouver favorise également les acheteurs, tandis qu'Edmonton et Halifax restent proches d'un marché de vendeurs. 


Nous prévoyons que l'accès à la propriété restera largement inabordable malgré des taux hypothécaires et des prix plus favorables (voir notre récent rapport Lien externe au site.). Dans le secteur de la construction résidentielle, nos travaux Lien externe au site. ont montré que l'industrie de la construction devra probablement s'adapter aux tarifs douaniers en diversifiant les chaînes d'approvisionnement, en trouvant des substituts locaux et en améliorant l'efficacité.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.