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Nouvelles économiques

Canada : le ralentissement de l’inflation renforce notre prévision de trois autres baisses de taux cette année

20 août 2024
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Faits saillants

  • L’IPC global a augmenté de 2,5 % sur un an en juillet, en baisse de deux dixièmes de point par rapport à juin. Ce résultat est conforme aux attentes des économistes (2,5 %). Les prix ont augmenté de 0,4 % par rapport au mois dernier, ou de 0,3 % si l’on tient compte des effets saisonniers. Le tableau résume les principales données.

Implications

Les bonnes nouvelles sur le plan de l’inflation continuent de s’accumuler. Selon Statistique Canada, « [l]e ralentissement de la croissance de l'inflation globale a été généralisé, découlant de la baisse des prix des voyages organisés, des véhicules automobiles et de l’électricité ». Cette situation s’explique en partie par certains effets découlant encore de la pandémie, comme le ralentissement de la croissance du coût des services liés aux voyages par rapport à la flambée observée après la levée de la plupart des restrictions de voyage un an plus tôt. Des parallèles existent aussi avec l’accroissement des stocks d’automobiles au cours de la dernière année, qui a créé un meilleur équilibre entre l’offre et la demande pour les véhicules de tourisme et a permis aux prix de baisser par rapport à la même période l’an dernier. Ce fut particulièrement le cas pour les véhicules d’occasion. Même si elle demeure la composante ayant le plus contribué à l’inflation totale de l’IPC, l’inflation du logement commence elle aussi à ralentir (graphique 1). En effet, l’augmentation annuelle des coûts de l’intérêt hypothécaire, des loyers et de l’énergie liée au logement a été moindre qu’en juin. La hausse du prix des aliments a également ralenti par rapport au mois précédent. Et malgré la progression de près de 2 % du prix de l’essence en juillet par rapport à la même période l’an dernier, la hausse des coûts de l’énergie dans leur ensemble est demeurée sensiblement la même qu’en juin.


En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, les mesures privilégiées par la Banque du Canada (BdC) pour évaluer la croissance des prix de base d’une année à l’autre, soit la médiane de l’IPC et la moyenne tronquée, ont ralenti de quelques points de pourcentage par rapport à juin (moyenne de 2,5 % en variation annuelle). Elles sont ainsi restées sous la barre des 3 % pour un quatrième mois consécutif. En variation sur trois mois annualisée, ces mesures ont mis fin à leur récente accélération, redescendant à 2,7 % après avoir atteint un sommet de cinq mois à 2,9 % en juin (graphique 2). Du côté de l’inflation de l’IPC excluant les aliments et l’énergie, plus fréquemment citée, la variation sur trois mois annualisée est demeurée stable à près de 3,0 % en juillet. Cela fait trois mois de suite que cet indicateur se frotte à la limite supérieure de la fourchette opérationnelle de la BdC. Toutefois, sur une base annuelle, il a lui aussi ralenti par rapport à juin. Bien que l’ancienne mesure privilégiée de l’inflation fondamentale de la BdC, l’IPCX (qui exclut les huit composantes les plus volatiles et les impôts indirects), ait augmenté pour s’établir à 2,4 % en variation sur trois mois annualisée, elle est à nouveau parvenue à demeurer près de 2 % en juillet.


L’ensemble des hausses de prix pour toutes les composantes témoignent également de nouveaux progrès en juillet. La part des composantes ayant augmenté de plus de 3 % sur une base annuelle est passée de 34 % au mois précédent à 30 %, bien en deçà du sommet de 78 % atteint en 2022. Et la part des composantes qui affichent une croissance inférieure à 1 % est passée de 46 % en juin à 49 %. Des progrès importants ont notamment été réalisés dans le secteur des services, où la part des composantes ayant augmenté de plus de 3 % est passée de 47 % à 41 % en juillet. Tout cela est de bon augure pour la stabilité des prix et donnera sans aucun doute aux dirigeants de la BdC une plus grande confiance quant au fait que l’inflation est contenue.

 

Avec une inflation ayant de nouveau ralenti en juillet et se rapprochant graduellement de la cible de 2 % de la BdC, il semble que l’atteinte de l’objectif visant à rétablir une croissance des prix faible et stable soit en vue. Par ailleurs, le ralentissement du marché du travail canadien est devenu une préoccupation pour les dirigeants de la BdC. La croissance respectable du PIB réel laisse toutefois supposer qu’un atterrissage en douceur est encore possible si la BdC réussit à assouplir les conditions monétaires à une vitesse et à une ampleur adéquates. Ainsi, nous pensons que la BdC continuera de détendre graduellement sa politique monétaire en réduisant le taux directeur de 25 points de base à chacune de ses réunions de septembre, d’octobre et de décembre cette année.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.