- Kari Norman
Économiste
Canada : peu de changements sur le marché du travail en mai malgré la guerre commerciale
Faits saillants
- L'emploi total au Canada a légèrement augmenté en mai 2025, ajoutant 8 800 emplois, dépassant ainsi les attentes des prévisionnistes économiques, qui prévoyaient une baisse de 10 000 emplois. Le taux de chômage a augmenté pour atteindre 7,0 %, atteignant un niveau observé pour la dernière fois en septembre 2016, sauf pendant la pandémie.
- Le nombre total d'heures travaillées a augmenté de 0,9 % d'un mois à l'autre en mai, après une croissance similaire en avril. La croissance sur un an s’élève à 1,1 %. Le salaire horaire moyen a augmenté de 3,4 % d'une année à l'autre en mai. Le tableau 1 résume les principaux points de données.
- Nous prévoyons que le PIB réel restera essentiellement inchangé au T2 2025, bien qu'il soit soumis à un risque de baisse.
Implications
Le marché du travail canadien a affiché une légère hausse de 8 800 postes en mai, mais l'emploi demeure inférieur au sommet historique atteint en février de cette année. L'emploi dans les services privés a mené la hausse au cours du mois. En effet, 2025 a été une année de croissance dans le secteur de la finance, de l'assurance et de l'immobilier, représentant plus de 85 % des nouveaux emplois nets. En revanche, la détérioration de la confiance des entreprises à la suite des incertitudes tarifaires et commerciales a ralenti la demande de main-d'œuvre dans le secteur des biens, notamment dans la fabrication et les transports. Les emplois en Ontario ont peu varié au cours du mois, malgré les mises à pied et les fermetures temporaires dans le secteur automobile en mai. Windsor et Oshawa ont enregistré les taux de chômage les plus élevés dans les plus grandes villes du Canada, soit 10,8 % et 9,1 % respectivement. Dans le même temps, le secteur public a perdu 32 000 emplois après la fin des élections fédérales d'avril, ce qui signifie que les gains du mois ont tous été réalisés dans le secteur privé.
Le taux de chômage a augmenté chez les jeunes (15 à 24 ans) et les travailleurs d'âge moyen (25 à 54 ans) en mai. Le chômage des jeunes a atteint 14,2 %, alors qu'ils se dirigent vers l'important marché des emplois d'été (graphique 1). L'emploi chez les étudiants de retour dans le secteur des services d'hébergement et de restauration a diminué de 22 % d'une année à l'autre, ce qui laisse entendre que la promotion des « vacances au Canada » ne compense peut-être pas les préoccupations financières des ménages dans le contexte de la guerre commerciale en cours. Les conditions du marché du travail s'affaiblissent de façon plus générale. Le chômage de longue durée a continué d'augmenter, 1 chercheur d'emploi sur 4 ayant connu au moins 6 mois de chômage (graphique 2). Les mises à pied permanentes ont augmenté, bien qu'elles soient demeurées inférieures aux niveaux de la récession.
La croissance des salaires moyens a continué de ralentir, se maintenant à 3,4 % d'une année à l'autre en mai, en baisse par rapport à un sommet de plus de 5 % pendant la majeure partie de 2024 (graphique 3). Les salaires ont progressé au rythme le plus lent en trois ans en mai et devraient rester modérés tout au long de 2025 en raison de l'affaiblissement de la demande de main-d'œuvre.
Le Canada reste dans le purgatoire de la guerre commerciale, bénéficiant d'exemptions de l'ACEUM face aux mesures annoncées le jour de la libération, mais faisant face à des droits de douane plus élevés sur l'aluminium et l'acier à compter du 4 juin. La Banque du Canada a maintenu les taux stables Lien externe au site. plus tôt cette semaine, notant que l'économie ralentit, mais attendant des éclaircissements sur la politique commerciale américaine. Nous maintenons nos perspectives de réductions additionnelles totalisant 75 points de base au cours de l'année 2025.
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