Canada : les gains d’emplois en novembre, un cadeau avant les Fêtes

L’emploi canadien a de nouveau progressé en novembre, prolongeant les hausses marquées de septembre et d’octobre pour un gain cumulé de plus de 180 000 postes en trois mois. Cette croissance a été largement alimentée par les jeunes de 15 à 24 ans, qui ont représenté 50 000 des 54 000 nouveaux emplois nets en novembre, après une hausse de 21 000 en octobre. Nos travaux récents Lien externe au site. ont mis en évidence un lien clair entre l’augmentation de la population de jeunes travailleurs et le taux de chômage chez les jeunes au cours des dernières années. Depuis la mi-été, la croissance démographique de ce groupe est stable ou négative (graphique 1), tandis que le taux de chômage des jeunes a reculé, passant d’un sommet de 14,6 % en juillet à 12,8 % en novembre. Si cette tendance se maintient – ce qui serait plausible compte tenu des mesures plus strictes du gouvernement fédéral concernant l’admission des étudiants étrangers Lien externe au site. –, le marché de l’emploi pourrait être plus favorable aux jeunes l’été prochain que l’été dernier Lien externe au site.. Par ailleurs, le taux de chômage des travailleurs du principal groupe d’âge (25 à 54 ans) a diminué pour un troisième mois consécutif, en baisse de 0,2 point à 5,6 % en novembre.

La croissance de l’emploi en novembre provient entièrement des postes à temps partiel (+63 000), principalement dans le secteur privé, alors que l’emploi à temps plein a reculé (-9 400). L’emploi dans le secteur public a atteint un nouveau sommet historique en novembre, avec une hausse de 16 300 postes. Le secteur de la santé a enregistré la plus forte augmentation le mois dernier (+46 000) et depuis le début de l’année (+64 000). Les secteurs sensibles aux tarifs Lien externe au site. demeurent sous pression en raison de l’incertitude persistante, ce qui a freiné les embauches cette année. Nos analyses récentes Lien externe au site. montrent que l’incidence négative de la guerre commerciale sur l’emploi en 2024 est considérable.

Les disparités régionales restent marquées. Le taux de chômage au Québec est demeuré le plus bas au pays en novembre, à 5,1 %, malgré une perte de 1 900 emplois (graphique 2). Comparativement à l’an dernier, le taux de chômage a augmenté en Colombie‑Britannique, en Nouvelle‑Écosse et au Manitoba, contrairement à la tendance nationale à la baisse.

La croissance moyenne des salaires en novembre s’est établie à 3,6 % sur un an, au-dessus du creux récent observé en juin, mais bien en deçà des niveaux supérieurs à 5 % qui ont marqué la période postpandémique. Les hausses salariales ont surpassé l’inflation, soutenant la croissance réelle du revenu et le pouvoir d’achat des ménages à l’approche de la période des Fêtes (graphique 3).

Nous prévoyons que la Banque du Canada maintiendra son taux directeur inchangé pour un avenir prévisible. Le conseil de direction a indiqué que le niveau actuel du taux est approprié pour maintenir l’inflation près de 2 % tout en soutenant l’économie face aux perturbations commerciales. Les solides données sur l’emploi publiées aujourd’hui appuient cette orientation.