Choisir vos paramètres

Choisir votre langue
Nouvelles économiques

Canada : le surplus commercial de décembre représente un peu le calme avant la tempête

5 février 2025
LJ Valencia
Analyste économique

Faits saillants

  • Le solde commercial international du Canada pour les marchandises est passé d’un déficit de 986 M$ en novembre à un surplus de 708 M$ en décembre – le premier excédent depuis février 2024 (graphique 1). Ce chiffre est inférieur à la prévision consensuelle de 1 G$. Voir le tableau pour plus de détails.
  • Les exportations de biens ont augmenté pour un troisième mois consécutif, enregistrant une hausse mensuelle de 4,9 %, tandis que les importations ont progressé de 2,3 %. En termes réels, les exportations ont augmenté de 2,4 %, et les importations ont connu une hausse plus modeste de 0,6 %.
  • Sur une base trimestrielle, les exportations et les importations nominales ont enregistré des hausses respectives de 18,2 % et de 11,9 % en rythme annualisé. L’augmentation trimestrielle des exportations a été la plus forte depuis le deuxième trimestre de 2022. Après ajustement pour tenir compte des prix, les exportations et les importations réelles ont augmenté de 11,3 % et de 8,5 %, respectivement.
  • Le déficit commercial du Canada avec les pays autres que les États-Unis s’est accru, passant de 9,2 G$ à 10,6 G$. Quant au surplus commercial avec les États-Unis, il est passé de 8,2 G$ à 11,3 G$, notamment en raison de la hausse des exportations de produits énergétiques.
  • Le solde commercial pour les services a affiché un surplus de 641 M$ en décembre, contre un déficit de 1,4 G$ en novembre. Mais sur une base trimestrielle annualisée, un déclin des exportations (-5,4 %) et une légère progression des importations (0,5 %) ont fait en sorte de laisser le solde commercial pour les services en territoire déficitaire au quatrième trimestre. 


Commentaires

La dépréciation du dollar canadien a continué de stimuler les exportations et les importations nominales pour un troisième mois consécutif en décembre. À noter que, comme la plupart des transactions sont effectuées en dollars américains et converties en dollars canadiens, la dépréciation du huard se traduit par des volumes d’exportation et des prix à l’importation plus élevés.

Du côté des exportations, 8 des 11 catégories ont connu une hausse en décembre. Comme prévu, les exportations de produits énergétiques (9,5 % sur un mois) et de métaux précieux (9,2 %) ont continué d’être soutenues par la progression des prix. La demande de métaux précieux devrait continuer d’augmenter au cours des prochains mois, reflétant la baisse anticipée des taux directeurs à l’échelle mondiale et la hausse du prix de l’or. De nouvelles avancées solides des exportations ont été observées dans des catégories comme les véhicules et pièces automobiles (3,9 %) et les biens de consommation (0,5 %).

En ce qui concerne les importations, Statistique Canada a de nouveau souligné que les retards dans la compilation des données en raison de l’initiative numérique de la Gestion des cotisations et des recettes de l’ASFC (GCRA) pourraient entraîner des révisions importantes des valeurs d’importation d’octobre à décembre. Les données sur les importations devraient donc être prises avec un grain de sel. Cela dit, tout comme celle de novembre Lien externe au site., la hausse de décembre a été principalement attribuable à la montée des importations de biens de consommation (4,7 %). Compte tenu du congé de taxe fédéral Lien externe au site. sur certains produits à partir de décembre 2024, les importations de biens de consommation pourraient augmenter encore en janvier et en février en raison d’une demande plus forte.


Implications

Le surplus commercial de 708 M$ enregistré en décembre laisse présager une croissance annualisée du PIB réel de 2,0 % au quatrième trimestre de 2024, soit un peu plus que celle de 1,8 % prévue par la Banque du Canada (BdC) dans son Rapport sur la politique monétaire de janvier 2025. Les exportations nettes devraient ajouter un modeste 0,3 point de pourcentage à la croissance prévue au quatrième trimestre, la demande intérieure demeurant solide alors que les stocks sont réduits.

 

Mais les résultats d’aujourd’hui sont un peu le calme avant la tempête que représentent les éventuels droits de douane sur les importations aux États-Unis en 2025 (voir notre récente analyse Lien externe au site. des répercussions pour le Canada). Pour la suite, nous nous attendons Lien externe au site. à ce que la menace persistante des tarifs douaniers augmente la volatilité tant des exportations que des importations, ce qui pèsera probablement lourdement sur la croissance – et dans l’esprit des dirigeants de la BdC.

 


NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.