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Implications sociales

Bruno Riverin, un artisan du financement coopératif

9 novembre 2022

Figure marquante du monde financier québécois et canadien, Bruno Riverin est récipiendaire de l’Ordre du Mérite coopératif et mutualiste québécois. Lui qui a connu une riche carrière au sein du Mouvement Desjardins a reçu cette distinction à titre posthume lors du gala annuel du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) qui s’est tenu le 21 octobre dernier, à Lévis.

C’est sa fille, Christina Riverin, qui a accepté cette marque de reconnaissance au nom de son père décédé en 2006. « C’était très émouvant pour la famille et pour ses anciens collègues présents au gala de faire un retour sur le parcours de mon père qui a beaucoup contribué à l’économie québécoise », confie Mme Riverin qui est présidente de l’agence de communication marketing Nextmoov. 

En effet, la carrière de Bruno Riverin est jalonnée de plusieurs réalisations qui ont contribué à la fois à l’essor du milieu coopératif et à la croissance de nombreuses entreprises devenues des leaders de leur industrie.

Entré chez Desjardins en 1977, il a notamment contribué à la mise en place de la Caisse centrale Desjardins (CDD) qui est devenue le bras financier du Mouvement au niveau national et international. Il quitte la CDD en 1987 pour prendre la présidence et direction de la Bourse de Montréal avant de faire un retour au sein de l’institution financière sept ans plus tard comme président et chef de la direction d’Investissement Desjardins (aujourd’hui Desjardins Capital). Sous sa gouverne, pas moins de six fonds d’investissement régionaux ont été créés qui ont permis à de nombreuses PME québécoises d’accéder à du capital de risque pour réaliser leurs projets de croissance.

Bruno Riverin a également été un des artisans de Capital régional et coopératif Desjardins (CRCD) qui contribue au financement de coopératives et d’entreprises dans toutes les régions du Québec.

Un bâtisseur dans l’âme

« Mon père ne s’est jamais perçu comme un entrepreneur, mais il avait certainement un grand esprit d’entreprise, raconte Christina Riverin. Il avait aussi un côté aventurier. Quand il a pris la direction de la CDD, tout était à faire. Londres, Paris, Tokyo… Il a parcouru le monde pour ouvrir les portes des marchés financiers internationaux à Desjardins. »

Bruno Riverin a d’abord étudié en génie électrique à l’Université Laval avant de bifurquer vers le monde de la finance où il a trouvé des défis à sa mesure. « Il disait que le milieu du génie n’était pas assez stimulant, explique Christina Riverin. Il a fait ses premières armes dans une institution financière à Toronto. Une expérience qui a été marquante pour lui. C’est là qu’il s’est rendu compte de la différence de traitement entre les anglophones et francophones dans le milieu financier. C’est ce qui l’a incité à poursuivre sa formation d’abord en faisant un MBA puis une maîtrise en finance internationale à l’Université de Paris. Finalement, c’est dans l’industrie financière qu’il s’est le plus réalisé. »

Quel était son moteur ? « C’était de rendre service, lance-t-elle sans hésitation. Il a aidé ainsi de nombreux entrepreneurs et dirigeants de fleurons québécois à faire grandir leur entreprise par le biais de Desjardins Capital. Le contact humain, autant avec les dirigeants qu’avec les membres de son équipe, c’est ce qui l’allumait. »

On peut dire sans se tromper que Bruno Riverin avait l’alvéole verte de Desjardins tatouée sur le cœur. « Il a été très heureux au sein du Mouvement qui lui a beaucoup donné. Même s’il n’est plus là depuis 16 ans, sa contribution n’a pas été oubliée. Il faut dire qu’il a marqué beaucoup de gens. Il a notamment été un précurseur dans ses pratiques de gestion en favorisant l’avancement des femmes dans des postes de direction. Je sais qu’encore aujourd’hui, on parle de lui dans les corridors de Desjardins », souligne Christina Riverin avec émotion.

En le faisant membre de l’Ordre du Mérite coopératif et mutualiste québécois, le CQCM a reconnu l’héritage laissé par le financier-coopérateur qu’était Bruno Riverin.