Des jeunes en déficit nature

Les jeunes, comme bien d'autres groupes de la société, sont de plus en plus déconnectés de la nature. « Il y a 2 générations, tout le monde avait des chasseurs et des pêcheurs dans la famille. Ça devient plus rare aujourd'hui, et ce n'est qu'un exemple de notre éloignement par rapport à la nature », souligne Benoît Mercille, directeur général de la Fondation Monique-Fitz-Back.

Ce constat, tiré du rapport Nature réalisé en 2012, a permis de dégager une autre grande conclusion : de plus en plus de jeunes souffrent d'un déficit de nature et ce manque peut entraîner des conséquences sur leur développement moteur, social et psychologique.

« Plusieurs études à travers le monde montrent que les jeunes qui vont moins en nature sont plus sujets au décrochage scolaire ou à des troubles de comportement. De plus, qui va s'occuper de nos espaces verts ou de nos milieux naturels si les jeunes se désintéressent complètement de la nature? Il y a une réelle préoccupation de relève », remarque monsieur Mercille.

La Fondation a choisi de faire sa part en élaborant un recueil d'activités de contact et d'interprétation de la nature à l'intention des parents et des intervenants en petite enfance afin d'augmenter le nombre d'heures que les jeunes passent à jouer dehors ou à profiter de la nature.

« Les intervenants, comme les parents, sont parfois très à l'aise de parler de nature, d'oiseaux ou d'insectes à leurs jeunes, mais il y a une grande proportion qui l'est de moins en moins. En plus, cette proportion a tendance à augmenter. Le décrochage nature touche l'ensemble de la société, autant les jeunes que les adultes. »

Des enfants conscientisés, mais sollicités

Il n'en demeure pas moins que les enfants aiment la nature. Les élèves du primaire sont les champions toutes catégories des gestes pro-environnementaux. À la maison, ce n'est pas rare qu'ils entreprennent des changements en matière de recyclage et même de compostage. Puis, à l'adolescence, les choses se corsent. Que faire?

« Moins de mots et plus de gestes, répond monsieur Mercille. Les parents doivent donner l'exemple. À l'adolescence, les jeunes remarquent plus qu'on ne le croit ce que les parents font. »

Un sondage réalisé en 2009 sur les attitudes des jeunes à l'égard de l'environnement et de l'avenir a d'ailleurs montré que les jeunes qui ont été élevés par des parents qui se préoccupent davantage de l'environnement sont beaucoup plus sensibilisés et plus optimistes quant à leur avenir.

Malgré tout, les adolescents d'aujourd'hui sont plus conscientisés que la génération précédente : ils ont la connaissance, ils imitent leur entourage et voient beaucoup de bons exemples dans la société actuelle.

Les adolescents n'oublient pas leurs bonnes habitudes, ils sont simplement dans une phase plus difficile où ils apprennent à devenir des consommateurs. « Les jeunes travaillent, ils veulent consommer. Ils subissent une pression, assez lourde, de la part de leur entourage pour avoir tels appareils électroniques ou tels vêtements à la mode », explique monsieur Mercille.

Finalement, rapprocher les enfants de la nature dès la petite enfance est un geste payant tant pour l'enfant que pour l'environnement. Jouer dehors favorise son développement et, plus tard, il sera plus enclin à prendre soin de cette nature dans laquelle il a grandi. « L'environnement, ce n'est pas compliqué, c'est notre milieu de vie. À nous tous la responsabilité d'en faire un milieu sain et agréable à vivre », conclut Benoît Mercille.

À faire avec les jeunes

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