Acquérir une entreprise : quel montage financier répond le mieux à vos besoins?

Vous êtes l'architecte de votre projet d'achat d'entreprise et c'est à vous qu'il incombe d'en dessiner les plans. La préparation d'un bon plan d'affaires vous assure de manière objective que les différents éléments nécessaires à la réussite de votre projet sont en place, dont le financement.

Contrairement à la croyance populaire, il n'y a pas de produit financier universel en matière d'acquisition ou de transfert d'entreprise. Selon le montage financier préconisé, plusieurs types de financement s'offriront aux parties prenantes de l'opération. Vous êtes l'architecte de votre projet d'achat d'entreprise et c'est à vous qu'il incombe d'en dessiner les plans.

La préparation d'un bon plan d'affaires vous assure de manière objective que les différents éléments nécessaires à la réussite de votre projet sont en place, dont le financement. C'est pourquoi vous devez collaborer avec différents partenaires, dont des spécialistes en financement.

À votre plan d'affaires, vous devrez joindre les états financiers historiques de votre entreprise (5 dernières années) et les prévisions financières qui incluront :

  • les détails du projet et le montage financier considéré
  • le fonds de roulement et les investissements en immobilisations corporelles et incorporelles nécessaires au développement de l'entreprise
  • un bilan d'ouverture après transaction
  • l'état des résultats, le mouvement de trésorerie et les bilans projetés sur 3 ans avec une ventilation mensuelle du premier exercice
  • un bilan personnel des repreneurs.

Pour en savoir plus, consultez le plan d'affaires interactif Desjardins.

Types de financement

Règle générale, un transfert d'entreprise se finance au moyen d'emprunts, de capitaux propres ou par divers programmes de financement publics ou parapublics.

Financement par emprunts

Ce mode est généralement utilisé pour financer les comptes clients, les inventaires, les équipements ou les biens immobiliers commerciaux et leur rénovation.

Financement par capitaux propres

Considéré comme étant du financement non traditionnel, il provient entre autres de sociétés d'investissement comme Capital régional et coopératif Desjardins et d'autres fonds appuyant des projets de relève.

Offrant des leviers de financement appréciés des entrepreneurs qui désirent assurer la pérennité des entreprises québécoises, ces sociétés investissent, sous forme de dette ou de participation au capital-actions, dans des PME ayant des besoins financiers variés. Lors d'un rachat d'entreprise, les employés peuvent aussi participer à l'actionnariat et à la performance de l'entreprise grâce à la mise sur pied d'une coopérative de travailleurs actionnaire.

Programmes de financement publics et parapublics

Différentes formules sont mises de l'avant par les gouvernements provincial et fédéral pour favoriser la réussite des entreprises et stimuler l'entrepreneuriat. À cet égard, certains programmes se distinguent, notamment :

  • le Fonds Relève Québec, qui permet aux acquéreurs ou aux repreneurs de doubler leur mise de fonds dans le cadre d'un transfert d'entreprise. Unique en son genre, ce financement n'exige aucune garantie tangible de la part de l'emprunteur ou du groupe d'emprunteurs, à l'exception des actions financées par le prêt. Les prêts peuvent varier de 50 000 $ à 500 000 $.
  • le programme Prêt à entreprendre, qui permet de cibler et de soutenir les nouveaux entrepreneurs les plus prometteurs aux 4 coins du Québec. Il offre un accompagnement global aux entrepreneurs par l'attribution d'un prêt, sans intérêt ni garantie, d'une valeur maximale de 30 000 $, jumelé à du mentorat et à un appui technique.
  • le Fonds d'investissement pour la relève agricole, qui propose du capital patient de 50 000 $ à 500 000 $ à de jeunes entrepreneurs ayant des projets de démarrage, d'établissement en agriculture ou de location de terres cultivables.

Financement basé sur le flux de trésorerie

Appelé aussi cash flow. Sur la courbe de risque, ce type de financement se situe entre la dette conventionnelle, laquelle est basée sur un pourcentage normal de financement des actifs de l'entreprise, et les produits de quasi équité, qui sont principalement sans garantie et basés exclusivement sur la performance financière de l'entreprise.

Ce financement est généralement réservé à une entreprise capable de démontrer un faible niveau de volatilité dans son flux de trésorerie et une performance accrue de ses finances et de sa gestion. Signe distinctif de sa nature et de son approche, ce financement excède la valeur d'emprunt des garanties offertes. En clair, l'utilisation d'un tel produit permet au repreneur d'obtenir du financement à un taux d'intérêt réduit comparativement à un taux sur une dette subordonnée.

Les transactions visées par le financement basé sur le flux de trésorerie sont :

  • un rachat d'actions par les gestionnaires
  • un transfert intergénérationnel
  • un versement de dividendes dans le cadre d'une planification fiscale en vue d'un transfert
  • une acquisition d'entreprise aux fins de croissance dans le but de la valoriser en fonction des objectifs financiers du futur entrepreneur cédant.

Critères de décision : Le choix de migrer vers cette approche de financement exige à l'entrepreneur de maîtriser les particularités de l'entreprise qu'il entend acquérir et de connaître les besoins en immobilisations pour soutenir les résultats futurs.

D'autres données doivent également être prises en considération :

  • L'historique de rentabilité et de stabilité du flux de trésorerie.
  • Les compétences de l'équipe de gestion, le plan de transition de la gestion entre le cédant et le repreneur et la capacité d'exécution de la transition.
  • Le positionnement stratégique de l'entreprise et l'évolution de ses produits et services.
  • Le cycle et les perspectives du secteur d'activité.
  • Le prix payé pour l'entreprise.
  • La capacité de payer les frais fixes (capital, intérêts, réinvestissement en immobilisations) en fonction du flux de trésorerie caractéristique de l'entreprise.
  • La qualité et la valeur des garanties offertes.

Ratios financiers : Le cadre financier dans lequel l'entreprise exercera ses activités au lendemain de la transaction de transfert et dans le futur est défini par des ratios financiers. L'objectif est de trouver le juste équilibre entre la liberté d'exploitation de l'entreprise par le ou les repreneurs et les contraintes de risque des partenaires financiers de la transaction. Les ratios les plus souvent utilisés pour cette approche de financement sont liés à la performance financière de l'entreprise, soit le ratio de dettes portant intérêt, le BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) et le ratio de couverture des charges fixes (capital, intérêts, réinvestissement en immobilisations et impôts) et finalement un ratio de liquidité, soit celui du fonds de roulement.

La planification des différentes étapes liées au financement de votre projet d'affaires est primordiale. Cette planification s'effectue de concert avec les différentes parties concernées par la transaction et leurs experts. C'est pourquoi vous devez informer votre prêteur de la composition de votre groupe d'experts pour favoriser un travail d'équipe tout au long du processus. Planifier l'acquisition d'une entreprise est une opération qui inclut notamment les services juridiques, les assurances, les questions fiscales (personnelles et de l'entreprise), l'évaluation de l'entreprise, le financement et le coaching.