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Prévisions des devises

Le dollar américain consolide sa position alors que les baisses de taux d’intérêt s’annoncent plus graduelles aux États-Unis

28 mars 2024
Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège • Hendrix Vachon, économiste principal

Faits saillants

  • Certaines données suggèrent que l’économie américaine ralentit, mais le portrait demeure nettement plus rose que celui de la plupart des autres économies avancées. Selon nos plus récentes prévisions Lien externe au site., l’économie américaine devrait enregistrer une progression d’environ 2 % au premier trimestre et possiblement ralentir un peu plus au deuxième. Pour plusieurs autres pays, la croissance économique devrait plutôt continuer d’avoisiner 0 %. L’inflation apparaît également plus persistante aux États‑Unis. Cela complique le travail de la Réserve fédérale, mais celle-ci garde la porte ouverte pour un début prochain de réduction des taux d’intérêt. Le rythme des baisses de taux s’annonce néanmoins graduel, ce qui aide à maintenir le dollar américain à des niveaux historiquement élevés.
  • L’inflation a également déçu en zone euro, alors qu’elle a diminué un peu moins que prévu en février dernier. À la suite de cette nouvelle, l’euro a pris du tonus au début du mois de mars, mais n’a pas été en mesure de conserver ses gains. Il s’échange actuellement à un peu plus de 1,08 $ US, soit un niveau similaire à celui de la fin du mois dernier. La Banque centrale européenne a conservé un ton relativement prudent à sa rencontre de politique monétaire de mars, mais a concédé qu’elle pourrait revoir sa position d’ici juin en fonction des nouvelles données et prévisions disponibles.
  • La livre n’a guère fait mieux que l’euro en mars, et s’échange actuellement aux environs de 1,26 $ US. Même si l’inflation est plus forte au Royaume‑Uni, la Banque d’Angleterre s’est montrée encouragée par les récents progrès de l’inflation. Aucun dirigeant n’a cette fois voté en faveur d’une nouvelle hausse de taux : ils étaient encore deux à la rencontre précédente.
  • Au Canada, l’économie apparaît un peu plus forte qu’en Europe, mais en excluant l’effet de la croissance démographique, la situation est plus précaire. L’inflation a également continué de diminuer récemment, même plus que prévu. Le potentiel de baisses de taux d’intérêt semble plus grand, ce qui a accru les écarts avec les taux obligataires américains et maintenu le dollar canadien à près de 1,36 $ CAN/$ US.
  • On surveillait comment le yen allait réagir à un changement de politique monétaire au Japon. Malgré une première hausse de taux d’intérêt depuis février 2007, le yen s’est finalement déprécié en s’installant plus confortablement au-dessus des 150 ¥/$ US. Les investisseurs ne misent pas sur plusieurs hausses de taux au Japon, ce qui signifie que les écarts de taux avec les États-Unis restent très défavorables au yen.
  • Le franc suisse a cédé plus de terrain alors que la Banque nationale suisse a ouvert le bal des baisses de taux d’intérêt en mars. C’était tout de même justifié étant donné que l’inflation helvétique est déjà depuis un certain temps sous la barre des 2 %. Le taux de change suisse se situe maintenant à plus de 0,90 franc/$ US.

Principaux éléments à surveiller

  • L’évolution des attentes à l’égard des politiques monétaires risque encore de dicter la tendance des devises dans les prochains mois. Après les spéculations sur le moment de la première baisse de taux, l’attention des investisseurs portera de plus en plus sur le rythme des prochaines baisses et sur de possibles divergences entre les principales banques centrales. Les données sur l’inflation continueront aussi d’être suivies de près. Pour l’instant, il semble que la Réserve fédérale sera un peu plus graduelle que la plupart des autres banques centrales, ce qui devrait continuer d’aider le dollar américain. Cela dit, si l’économie mondiale reprend du tonus, plusieurs devises pourraient tout de même faire quelques gains plus tard cette année et l’an prochain.
  • Le potentiel d’appréciation apparaît plus faible pour le dollar canadien. L’inflation a déjà beaucoup diminué au Canada et nous continuons d’y prévoir plusieurs baisses successives de taux d’intérêt à partir de juin prochain. Nous prévoyons des écarts de taux d’intérêt défavorables à une réappréciation notable du huard. Des gains sont prévus du côté des prix des matières premières, mais ils s’annoncent insuffisants pour parvenir à ramener le taux de change canadien durablement sous 1,33 $ CAN/$ US cette année ou l’an prochain.

Principaux taux de change







Marchés des devises



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