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Nouvelles économiques

Canada : des ventes au détail plus faibles que prévu en février

24 avril 2024
Florence Jean-Jacobs
Économiste principale

Faits saillants

  • Les ventes au détail au Canada ont fléchi de 0,1 % en février par rapport au mois précédent, une deuxième baisse mensuelle consécutive après le recul de 0,3 % en janvier. Ce chiffre est inférieur au résultat provisoire de Statistique Canada et au consensus des prévisionnistes économiques, qui tablaient sur une hausse de 0,1 %. Le tableau ci-dessous résume les principales données.
  • La baisse des ventes au détail réelles (-0,3 %) est la plus prononcée depuis août dernier. La hausse des prix (+0,2 %) n’a pas permis de contrebalancer l’effet négatif des volumes sur les ventes au détail (graphique).
  • Le recul marqué des ventes dans les stations-service et chez les marchands de combustibles (-2,2 %) est le principal facteur expliquant la baisse des ventes en février. Si l’on exclut les stations-service, les ventes au détail nominales ont augmenté de 0,1 %. Pendant que le prix de l’essence était en hausse, les volumes de vente ont diminué.
  • Après une contraction de 2,4 % en janvier, les ventes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles ont augmenté de 0,5 % en février. Cela est en grande partie le fait des autres concessionnaires de véhicules à moteur (dont les véhicules récréatifs, les motocyclettes, les remorques et les embarcations). Les ventes de pièces automobiles ont reculé (-1,7 %), tandis que celles des concessionnaires de véhicules neufs et de véhicules d’occasion ont augmenté de 0,3 % dans les deux cas.
  • Les ventes au détail de base, qui excluent les ventes d’essence et d’automobiles, sont demeurées inchangées. L’augmentation des ventes de marchandises diverses et de produits de santé et de soins personnels a été contrebalancée par une baisse du côté des biens durables et discrétionnaires, comme les meubles et accessoires de maison, les appareils électroniques et électroménagers (-1,5 %) ainsi que les vêtements et accessoires (-1,0 %).
  • Les ventes au détail ont chuté dans sept provinces, principalement en Alberta (-1,1 %). L’Ontario et le Québec ont aussi enregistré des baisses, tandis que les ventes ont augmenté en Colombie‑Britannique.
  • Le résultat provisoire de Statistique Canada pour les ventes au détail nominales de mars pointe vers une variation nulle. Cela suggère une croissance modeste des volumes, compte tenu de la baisse mensuelle désaisonnalisée de 0,3 % de l’IPC des biens.


Implications

Les résultats de février sont plus faibles que prévu. Certains éléments étaient prévisibles, notamment la morosité de la demande pour les articles non essentiels et les produits comme les meubles et électroménagers. Mais d’autres sont assez surprenants. La baisse marquée des ventes d’essence était inattendue, même si cette catégorie est assortie d’une volatilité mensuelle considérable. En ce qui concerne les ventes de véhicules à moteur, il semble que les concessionnaires automobiles aient maintenu une cadence de ventes plutôt lente, tandis que les concessionnaires d’autres véhicules récréatifs ont connu une hausse.

 

Une chose est claire, considérant la croissance démographique record au premier trimestre, les chiffres de ce matin – y compris la baisse des volumes – suggèrent que les dépenses par personne ont été encore plus faibles que ce que laisse croire le résultat global. Nous surveillerons attentivement les données de mars. Si le résultat provisoire s’avère exact, les ventes au détail nominales devraient avoir stagné au premier trimestre (+0,1 % en variation trimestrielle annualisée), mais décliné de 3 % par habitant (variation trimestrielle annualisée, population de 15 ans et plus).

 

Néanmoins, certaines catégories ont fait preuve de résilience en janvier et en février. Considérant les autres données vigoureuses publiées au cours des dernières semaines, nos estimations suggèrent une croissance annualisée du PIB réel de 2,5 % à 3 % au premier trimestre de 2024. Cette estimation correspond aux dernières prévisions de la Banque du Canada, soit 2,8 %.

 

Combinées aux données sur l’inflation, qui pointent vers une normalisation de la croissance des prix à la consommation en mars, ces deux baisses mensuelles consécutives des ventes au détail en début d’année laissent croire que l’économie canadienne continue de s’affaiblir en raison des taux d’intérêt. Par conséquent, nous sommes toujours d’avis que la Banque du Canada devrait réduire son taux directeur en juin.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.